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Produire soi-même son azote pour les grandes cultures

A l’heure actuelle, les possibilités  de fourniture d’azote par les légumineuses sont sous-utilisées dans l’agriculture suisse. Il existe différentes techniques pour mettre en valeur ce potentiel, en utilisant les légumineuses comme précédent cultural ou en association avec la culture. Certaines sont déjà mures pour la pratique, d’autres sont en développement.
Les précédents culturaux  «prairie temporaire» et «légumineuses à graine» apportent à la culture suivante entre 10 et 60 kg de N/ha (Données de base pour la fumure). Dans les sols bio, la fourniture effective d’azote est supérieure à ces valeurs, à cause de l’activité biologique plus intense.

Prairie temporaire
Elle joue un rôle important en tant que précédent. Sa présence est indispensable dans une rotation culturale bio, même sur une ferme sans bétail. Le fourrage trouve preneur sans difficultés. Pour faire produire à la prairie temporaire le maximum d’azote, on peut composer des mélanges avec 60 à 80% de légumineuses, ce qui est supérieur au pourcentage de légumineuses dans les mélanges standards actuels. Mais la qualité fourragère n’est alors pas optimale.

Pois protéagineux
On peut s’attendre à un regain d’intérêt pour cette culture. En effet, si elle est cultivée en association avec de l’orge, elle est plus propre et n’a pas de verse. Et les acheteurs de grandes cultures bio prennent en charge ces cultures associées.

Cultures associées riches en légumineuses, récoltées en plante entière
Elles connaissent un regain d’intérêt là où le maïs donne des rendements insatisfaisants à cause du manque d’eau (sols superficiels...).

Engrais verts riches en légumineuses
Ils sont promis à un bel avenir, malgré le coût élevé de leur semence. Sur une ferme bio, ils fournissent de l’azote qui complète ou remplace celui des engrais organiques du commerce, dont le kg de N coûte entre Fr. 7.- et 8.- le kg.

Engrais verts riches en légumineuses précédant une culture mise en place tôt au printemps
Après une céréale, semer un engrais vert non hivernant, comprenant beaucoup de féverole, mais aussi du pois, de la vesce, et un peu d’autres plantes (phacélia, nyger, moutarde...). Puis mettre en place la culture de printemps (céréale de printemps, betterave, pomme de terre ...). Cet itinéraire cultural est facilement adaptable à chaque situation. En Allemagne du Sud, de nombreux agriculteurs bio sans bétail l’utilisent avec succès. Mais on ne sait pas exactement combien de kg de N sont ainsi fournis à la culture de printemps. Pour cette raison, des essais pratiques sont actuellement mis en place en Suisse romande.

Engrais verts riches en légumineuses précédant une culture mise en place tard au printemps, par ex. le maïs
En octobre, semer un pois fourrager, une vesce, voire une féverole hivernante. Au début de mai, broyer cette légumineuse, puis mettre en place le maïs. Si les conditions de croissance en avril ont été normales, la légumineuse broyée fournit au maïs 100 à 150 kg de N/ha. Dans les essais récents du FiBL, les rendements de maïs obtenus de cette manière, sans aucun autre apport d’engrais, ont varié entre 150 et 200 dt de MS plante entière par ha. Cet itinéraire cultural est au point. Le recours à cet itinéraire permet d’éviter la culture du maïs en rompue, car en bio on devrait réserver la rompue à la mise en place d’un blé (obtention d’une haute teneur en gluten humide).

Mulch vivant
Il est constitué d’une légumineuse naine (par exemple trèfle souterrain) semée en même temps que la culture principale (par exemple céréale d’automne). Il protège le sol contre l’érosion, concurrence les adventices et fournit un peu de N à la culture. Cet itinéraire technique est en développement.

Sous-semis
Mise en place de légumineuses naines après la levée et le désherbage de la culture. C’est un itinéraire technique au point, qui mérite à être utilisé davantage, par exemple dans le maïs 

Légumineuses à gogo, quels risques?
Dans la rotation culturale, si la part de légumineuses (en culture principale et en culturer intercalaire) est très élevée, le risque de maladies de rotation s’en prenant aux légumineuses est présent. Les spécialistes cherchent des solutions à ces problèmes. Les cultures associées peuvent atténuer ces risques.

Recommandations d’usage:

  • respect des fréquences de retour des légumineuses comme cultures principales: entre 1 an sur 4 (féverole, soja) et 1 an sur 7 (pois);
  • si le pois protéagineux est présent dans la rotation en tant que culture principale, ne pas cultiver le pois protéagineux ou le pois fourrager comme engrais vert ; le remplacer par la féverole.

Pour en savoir plus sur les cultures associées et la production d’azote par une légumineuse semée en automne et broyée avant le maïs: se procurer le
Classeur des fiches techniques bio d’AGRIDEA (boutique d'AGRIDEA Lausanne)
 

Le mulch vivant, c’est quoi ?
Cette technique a été testée en bio par l’Université de Munich de 2003 à 2006 sur blé et seigle. Ces céréales sont semées à mi-septembre sur une parcelle nettoyée par un déchaumage intensif. Une légumineuse tapissante est semée en même temps que la céréale. La date de semis est un compromis entre celle de la légumineuse et celle de la céréale. La légumineuse la plus intéressante est le trèfle souterrain. Elle arrive à maturité en même temps que la céréale. Lors de la moisson, ses graines tombent à terre. Un déchaumage les met en germination. Au début de l’automne, le sol est vert de trèfle souterrain. Une 2ème céréale est mise en place par semis en bandes fraisées. La technique de semis de cette 2ème céréale doit encore être perfectionnée. Dans les essais, les rendements du seigle furent égaux et ceux du blé légèrement inférieurs à ceux d’une culture usuelle de seigle, resp. de blé. 
Cet itinéraire technique est intéressant pour les entreprises sans bétail travaillant extensivement. Il n’apporte pas beaucoup de N à la céréale, mais il permet le renoncement au désherbage et entretient du sol en bon état. Des légumineuses fortement concurrentielles comme le trèfle blanc ne doivent pas être utilisées. Une autre variante consiste à semer avec la céréale d’automne une légumineuse non hivernante.

 

Dernière mise à jour de cette page: 29.07.2010

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