Contrôle d’exploitation: éléments importants concernant les directives relatives à la rotation

Les prescriptions de Bio Suisse relatives à la rotation disposent d'un statut particulier: elles font partie des exigences liées aux prestations écologiques requises (PER) et sont donc une condition à l’octroi de paiements directs. Il vaut donc la peine de s’y plonger attentivement.

Les règles relatives à la rotation ne sont pas valables pour les cultures pérennes et les cultures sous abri : dans ces deux cas, il n’y a aucune prescription pour la rotation.

Comment ma surface assolée doit-elle être enherbée?

Exploitations avec au moins 20 pourcent de surface enherbée sur les terres assolées
C’est la situation la plus courante avec la base de calcul la plus simple.

Au moins 20 pourcent de la surface assolée sont enherbés avec des prairies temporaires, des jachères florales ou des jachères tournantes (durée de culture : 12 mois). Chacune des parcelles doit être couverte d’un des enherbements précédemment cités au moins une fois toutes les dix années civiles pendant au moins 12 mois.

Exploitations avec moins de 20 pourcent de surface enherbée sur les terres assolées
Lors des contrôles de bio inspecta, il est constaté qu’un nombre croissant d’exploitations, ne valorisant pas les fourrages grossiers, travaillent souvent avec les alternatives présentées ci-dessous. Dans tous les cas, il est impératif qu’au moins 10 % de la surface assolée soient enherbés toute l’année avec des prairies temporaires, des jachères florales ou des jachères tournantes.

Pour les 10 pourcent manquants d’enherbement sur les terres assolées, les mesures suivantes peuvent être comptabilisées:

1. Si la partie enherbée des cultures annuelles enherbées (p. ex. maïs semé sur bandes fraisées) représente au moins 60 pourcent de la surface du champ, cette surface peut être comptée comme surface enherbée toute l’année. Elle doit toutefois rester en place pendant au moins 12 mois sur ce champ et avoir été semée au moins trois mois avant le semis de la culture principale.

2. Les légumineuses à graines peuvent être comptées comme surface enherbée toute l’année si elles sont suivies par un engrais vert. Cet engrais vert doit être semé avant le 1er septembre et peut être enfoui au plus tôt le 15 février de l’année suivante.

3. Les cultures intercalaires, les engrais verts et les sous-semis dont la culture dure au moins cinq mois peuvent être comptés en pondérant les surfaces et les durées. La comptabilisation des sous-semis débute après la récolte de la culture principale.

4. Si plusieurs engrais verts sont cultivés et enfouis l’un après l’autre sur une même surface au cours d’une année (les produits ne sont pas récoltés), la surface peut être comptée comme surface enherbée toute l’année. Ce passage relativement récent du cahier des charges a été créé pour les besoins de l’agriculture régénératrice.

Prescriptions strictes aussi durant la période de repos végétatif             

Au moins 50 pourcent des terres ouvertes (après déduction des jachères florales et des jachères tournantes) doivent être couverts de végétation en dehors de la période de végétation, entre le 15 novembre et le 15 février. Peuvent être comptés à ce titre: les cultures hivernantes, les prairies temporaires semées pendant l’année en cours, les cultures intercalaires, les engrais verts et les cultures récoltées si leur système racinaire est intact. La surface assolée enherbée toute l’année ne peut pas être comptée ici.

Intervalles de culture comme moyens de prévention

Pour les intervalles de culture, on fait la distinction entre les grandes cultures et les cultures maraîchères. Les intervalles de culture exigés en cultures maraîchères sont plus longs et ne sont pas liés aux cultures principales de la même espèce, mais de la même famille (p. ex. crucifères), contrairement aux grandes cultures. Un intervalle de 24 mois doit ainsi séparer deux cultures principales (durée de culture de 14 semaines) de la même famille en cultures maraîchères.

Dans les grandes cultures, un intervalle d’un an doit séparer deux cultures principales de la même espèce (blé-blé). Si 30 % de la surface assolée est enherbée toute l’année, la même culture peut se succéder à elle-même deux ans de suite sur la même surface une fois au cours d’une période de cinq ans.

Andreas Müller, Bioinspecta

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