L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et le Service vétérinaire ont réévalué la gestion des médicaments dispensés d’autorisation, également appelés préparations fabriquées selon une formule: une petite avancée pour la phytothérapie animale! À l’avenir, les cabinets vétérinaires disposant d’une autorisation de commerce de détail pourront stocker de telles préparations en petites quantités pour le traitement de leurs patients. Cette nouvelle réglementation offre une plus grande liberté d’action et une sécurité juridique dans l’utilisation individuelle de plantes médicinales chez l’animal.
Les vétérinaires peuvent à présent stocker les préparations à base de plantes médicinales fabriquées par une pharmacie et les remettre directement aux éleveuses et éleveurs. Photo: FiBL, Simona Moosmann
Cette réglementation ne s’applique évidemment pas uniquement aux préparations à base de plantes médicinales, mais elle revêt une importance particulière pour celles-ci. En effet, elle clarifie un problème juridique déjà identifié depuis nombre d’années. Par le passé, les agricultrices et agriculteurs devaient se rendre à la pharmacie la plus proche, munis d’une ordonnance vétérinaire, lorsqu’un veau devait par exemple recevoir une infusion de camomille de qualité pharmaceutique.
Une gestion simplifiée
En collaboration avec une pharmacie, les vétérinaires pratiquant la phytothérapie pourront à l’avenir stocker des préparations à base de plantes médicinales dans leur cabinet et les remettre directement aux éleveuses et éleveurs. Ils pourront donc transporter dans leur voiture de service des préparations telles qu’une infusion de camomille ou un mélange de tisanes spécialement conçu (convenablement préparées, emballées et étiquetées par la pharmacie) et les livrer directement. Pour les animaux de rente, il faut bien entendu respecter les restrictions existantes. Dans l’élevage, seules les plantes médicinales figurant à l’annexe 2 de l’ordonnance sur les médicaments vétérinaires peuvent être utilisées.
La coopération est de mise
La sécurité qu’offre ce nouveau cadre juridique facilite les choses à bien des égards. D’une part, il devrait stimuler la coopération entre les pharmacies et les cabinets vétérinaires. En effet, en conjuguant leurs compétences pharmaceutiques et phytothérapeutiques vétérinaires, ils peuvent élaborer des préparations à base de plantes médicinales destinées aux animaux et les acheminer d’une manière appropriée vers les bêtes souffrantes.
D’autre part, la collaboration entre les vétérinaires et les agricultrices et agriculteurs est favorisée, car le détour fastidieux que constituent l’établissement d’une ordonnance et le passage à la pharmacie est supprimé. L’élevage bio devrait particulièrement bénéficier de ces mesures, car le recours à la phytothérapie en tant que thérapie de première ligne y est explicitement exigé.
Des années d’efforts
Dans ce contexte, la large coalition qui s’efforce depuis des années d’obtenir cette réévaluation ne devrait pas surprendre. Sous la houlette de la Société des vétérinaires suisses (SVS), l’Association vétérinaire suisse pour les médecines complémentaires et alternatives (une section de la SVS; camvet.ch), la Société suisse de phytothérapie médicale (SSPM) et sa section vétérinaire (SSPMvet) ainsi que l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) et Bio Suisse se sont engagés dans cet assouplissement.
Auteur: Michael Walkenhorst, FiBL
Source: Société Suisse de Phytothérapie Médicale (SSPM)
Pour en savoir plus
Aide-mémoire : préparations fabriquées selon une formule dans les cabinets vétérinaires (site web de l'OSAV)
Santé animale (Rubrique élevages)
Expériences avec l’utilisation de plantes médicinales pour le bétail
