Chiffres-clés de ma ferme
Je suis un passionné de technique culturale et m’intéresse beaucoup à toutes les informations fournies par les revues agricoles suisses ou étrangères. (Photo : © FiBL, Maurice Clerc)
- SAU : 19 ha, altitude : 460 m, sols mi-lourds à lourds
- Grandes cultures sans bétail
- Reconversion à l’agriculture biologique en 2011
- Fumure : engrais verts et sous-semis, engrais organiques du commerce, lisier et fumier de porc de mes voisins
Mon domaine agricole est de petite taille. Depuis plusieurs années, j’ai donc développé une activité de tourisme rural qui comprend entre autre un camping-caravaning, un « Bed and Breakfast », un hôtel dans un champ de maïs et un local se prêtant à des réunions et séminaires. Cette activité contribue pour au moins 50 % au revenu familial.
Ma rotation des cultures
Cette rotation évolue d’année en année. Le schéma approximatif actuel se présente ainsi :
- Prairie temporaire 1ère année
- Prairie temporaire 2ème année
- Blé d’automne
- Pois-orge d'automne
- Maïs grain
- soja
Variantes possibles : colza et carotte en plus suivant les années.
Travail du sol et désherbage mécanique
Je pratique le travail réduit et superficiel du sol à environ 10 cm de profondeur aussi souvent que possible. Je prends le temps d’aller voir des démonstrations de machines et de discuter avec mes collègues. Pour un certain nombre de machines, je recours à des entreprises de travaux pour tiers ou à des voisins. Mais j’ai ma herse-étrille et ma sarcleuse. Depuis cette année, je me suis associé à trois autres agriculteurs pour acheter un cultivateur de précision Treffler. Avec cette machine, j’arrive relativement bien à détruire sans labour classique (= profond) mes prairies temporaires en vue de la mise en place de la culture suivante. Deux à trois passages suffisent. Globalement, j’ai peu de machines car il y en a assez à louer dans les environs.
Fertilisation du maïs avec de « l’herbe fertilisante »
Etant sans bétail, je garde un œil ouvert sur toutes les méthodes qui peuvent augmenter mon autonomie et entretenir le taux d’humus de mes sols. Je me suis donc intéressé à l’épandage d’herbe jeune fraîchement hachée sur un champ ensemencé en maïs. C’est intéressant, mais il y a encore plusieurs choses à mettre au point pour que cette méthode soit utilisable par la pratique : identification des machines d’épandage qui ne tassent pas le sol de la parcelle ensemencée en maïs, adaptation aux conditions météo changeantes, technique de sarclage du maïs recouvert par un paillage d’herbe, etc. J’ai fait des essais en 2013 et en 2014. Je reprendrai ces essais tôt ou tard ; idéalement il faudrait être à plusieurs agriculteurs ou bénéficier d’un accompagnement de la vulgarisation agricole pour résoudre tous les problèmes pratiques.
Le 31.05.2017, le soja est déjà bien avancé
Le soja a environ 10 cm de haut et est au stade deux feuilles (voir photo).
Quant à lui, le blé fait environ 80 cm de haut et vient d'épier.
Le 16.05.2017, Patrice Marmy, agriculteur bio à Estavayer-le-Lac FR, a implanté, à titre d'essai et sur 20 ares seulement, du soja dans une culture de blé de printemps semée en automne. Le soja a été semé avec un semoir monograine à 50 cm d'interligne. Durant la saison 2017, www.bioactualites.ch suivra pour vous cette expérience, et tachera de publier régulièrement des photos et des commentaires, jusqu'aux rendements des cultures et à la qualité du grain récolté.
Le blé de printemps (variété Fiorina) avait 40 cm de haut et était au stade deux noeuds. Il a reçu un apport de lisier méthanisé.
Le précédent cultural est une prairie temporaire, qui a été détruite par un labour à 10 cm de profondeur.
Patrice Marmy espère d'abord récolter le blé de printemps, puis le soja. Il s'inspire pour cela de résultats dont il a pris connaissance dans des revues agricoles françaises (voir le lien ci-dessous). Il est bien conscient du fait que le rendement du blé et celui du soja ne seront peut-être pas très élevés; par contre la somme du rendement des deux cultures pourrait être intéressante et la diminution des coûts significative, sachant qu'entre le blé et le soja, aucun travail du sol et aucun désherbage n'est pratiqué.
Depuis des années, Patrice Marmy tente de gérer ses sols avec le plus de ménagement possible. A cet effet, il a abandonné le travail profond du sol au profit d'un travail aussi superficiel que possible. Maintenant, il se tâte également au semis direct en conditions bio avec beaucoup de prudence.
Pour en savoir davantage
Portrait de la ferme bio de Patrice Marmy (sur ce site internet)
Soja associé: trier plutôt que désherber? (Site internet "Agriculture de conservation", texte de 2014; aller au milieu de la page et lire le chapitre: "Soja en culture-relai du blé")
Texte: Maurice Clerc, FiBL
