Bien préparer les colzas bio pour l'hiver
(28.09.2019) La sécheresse et les températures élevées de cet automne ont entraîné une levée irrégulière du colza et une forte infestation d'altises. Tout doit maintenant être mis en œuvre pour que le colza en place puisse passer l'hiver de manière optimale.
Cette année, le colza a levé de façon irrégulière en raison de la sécheresse persistante. Pour la même raison et également des températures relativement élevées, les altises se sont développées de manière exceptionnelle et ont causé des dégâts importants. Avec la pluie, la pression des altises diminue et la culture peut se développer rapidement. Il s'agit maintenant de préparer le colza à passer l'hiver le mieux possible, afin qu'il puisse démarrer rapidement au printemps, c'est à dire à partir de février et dans de bonnes conditions, période décisive pour le rendement.
Il convient maintenant de contrôler la densité levée. D'ici décembre, l'objectif est d'avoir une population équilibrée de 70-80 plantes par mètre carré, 8-10 feuilles par plante, avec un diamètre de tige d'un centimètre, mais sans étirer la tige. Les plantes trop ou trop peu développées sont plus susceptibles de ne pas passer l'hiver. En conditions normales, la fertilisation en automne n'est pas recommandée, afin d'éviter d'avoir des plantes grandes avant l'hiver. Toutefois, lorsque l'accumulation n'a pas été satisfaisante ou que les ravageurs ont affaibli la culture, il est recommandé d'appliquer du lisier à une dose modérée de 20 mètres cubes (20-30 kg N/ha).
Les colzas sont habituellement semés en ligne, il est donc important de bien maitriser les adventices. La meilleure façon d'y parvenir est d'utiliser une houe entre les rangs. Le meilleur effet peut être obtenu au stade fil blanc des adventices. La herse étrille peut également être utilisée si le colza est déjà bien enraciné et ne risque plus d’être arraché. Comme il faut régler la herse étrille en douceur pour éviter d'endommager les plantes, il est souvent impossible d'obtenir l'effet désiré.
Le FiBL travaille sur des méthodes de semis de colza bio avec sous-semis. Pour l'instant, l'effet désiré n'est pas encore atteint dans des conditions biologiques. L'idéal serait des mélanges qui suppriment les mauvaises herbes en automne sans concurrencer le colza et qui gèlent de façon fiable en hiver. Cela permettrait d'éviter à l'avenir de devoir effectuer des sarclages trop agressifs et risqués.
Tobias Gelencsér et Hansueli Dierauer, FiBL
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Colza bio (toute la rubrique)
Les variétés bio de colza sont satisfaisantes
(12.08.2014) La saison écoulée s'est relativement bien déroulée pour la plupart des producteurs bio de colza. En automne 2013, les semis et les soins au colza purent être effectués de manière satisfaisante. Grâce à l'hiver doux, il n'y eut aucune perte de plantes. Le mois de mars 2014 fut chaud et permit un démarrage rapide du colza. De cette manière, les méligèthes n'eurent pas beaucoup de temps à disposition pour s'en prendre aux bourgeons floraux du colza. Le temps sec durant la floraison permit le vol des insectes pollinisateurs, malgré le fait que la floraison dura longtemps à cause des températures relativement basses. Toutefois, durant cette période relativement sèche, l'azote ne put pas être absorbé aussi bien que souhaité par les plantes. En échange, il n'y eut aucun problème notable de maladies. Enfin, le mauvais temps qui a prévalu durant la période de récolte a malheureusement nuit au rendement du colza chez quelques producteurs. Mais d'une manière générale ce fut une bonne année pour le colza. Le rendement moyen a atteint 25 kg par are: c'est un résultat qui dépasse nettement celui des de toutes les années précédentes. Par ailleurs, il y a eu très peu de surfaces de colza qui ont du être détruites au printemps 2014 et réensemencées avec une autre culture. La saison 2014 restera donc comme un bon souvenir dans la mémoire des producteurs.
Les deux variétés bio s'appellent «Sammy» et «Vision»
Dans les essais variétaux d'Agroscope, de la Biofarm et de la Fondation rurale interjurassienne, diverses variétés actuelles et nouvelles de colza ont été comparées. Inévitablement, ce n'est pas toujours la même variété qui convient le mieux à tous les endroits. A Porrentruy (JU) par exemple, ce fut Vision qui fut en tête avec 32 kg par are, alors qu'au Schwand, à Münsingen (BE), ce fut Sammy qui fut la meilleure variété en produisant 31 kg par are. De la semence bio de ces deux variétés est disponible en quantités suffisante pour les semis de ces prochains jours. La nouvelle variété Harry sera également cultivée sur plusieurs lieux d'essai.
Des producteurs supplémentaires de colza bio sont les bienvenus
Les agriculteurs intéressés peuvent s'annoncer immédiatement et signer un contrat de production. Les prix du colza bio ont à nouveau été augmentés cette année, ils sont attractifs: le colza bio est acheté à 230 francs par décitonne, alors que le colza bio de reconversion est payé à 170 francs par décitonne.
Auteur: Hans-Georg Kessler, Biofarm
Pour en savoir plus
Résultats des essais variétaux de colza d'automne 2013-14 d'Agroscope (739.1 KB)
Liste variétale cultures fourragères et autres grands cultures (FiBL Téléchargements et boutique en ligne)
Dossier colza bio (Rubrique Cultures)
Le colza bio est très recherché mais il est exigeant à produire
(05.08.2013) Pour la récolte 2014, le prix du colza bio restera certainement inchangé, à savoir 220 francs par décitonne (respectivement 150 francs par décitonne pour le colza de reconversion).
Fumure
De bons rendements ne peuvent être obtenus que si tout se passe bien lors de la culture du colza. Le colza est une plante très exigeante en azote. Il faut donc le placer après une culture apportant de l’azote (idéalement après la prairie temporaire) ou /et lui apporter du fumier avant le semis.
Semis
Sur les surfaces subissant une forte pression des adventices, il faut effectuer un travail du sol précoce, afin d’avoir suffisamment de temps pour procéder à des faux-semis. Le colza doit pouvoir se développer vigoureusement en automne. Un semis très précoce, à savoir avant le 25 août, peut toutefois avoir pour inconvénient que le colza forme sa tige déjà en automne et s’expose ainsi aux dégâts de gel hivernal. Dans les régions les plus basses du pays, le semis effectués les premiers jours de septembre sont optimaux. Les semis au semoir à céréales sont conseillés seulement sur des surfaces ayant une très faible pression d’adventices. Si l’on a recours au sarclage, l’interligne doit être adapté aux sarcleuses disponibles. Idéalement, un interligne étroit (= à partir de 37 cm) permet une meilleure utilisation de l’espace qu’un interligne large, et le colza couvrira plus vite l’entier du sol.
Variétés
Les deux variétés suivantes sont à disposition: Vision (origine Bourgeon-CH) et Sammy (origine bio-importation). La variété Sammy a l’avantage de fleurir très tôt.
Limaces
Après le semis, il faut rouler la parcelle. Si malgré cela de nombreuses limaces sont présentes, il est possible d’utiliser un antilimace bio durant les 15 jours qui suivent la levée. Si la pression des limaces est faible, un traitement du tour de la parcelle peut suffire.
Autres ravageurs en automne
Des contrôles visuels réguliers et la pose de pièges jaunes sur les bords du champ permettent de détecter à temps une attaque d’altises. Si cette attaque est forte, il est possible d’épandre ou de traiter de la poudre de roche. Par ailleurs il arrive que des larves de tenthrède de la rave soient observées sur les jeunes plantes de colza. Ces larves ne font habituellement pas de dégâts importants, si bien qu’aucune mesure de lutte n’est à envisager.
Acheteurs: Les entreprises suivantes achètent du colza bio : la coopérative Biofarm et la fenaco.
Rencontre technique sur le colza bio
Mercredi 21 août 2013 de 20h30 à 22h00 à Crissier VD. Pour en savoir davantage, cliquer sur le lien ci-dessous
Rencontre technique (rubrique Agenda)
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Colza bio (toute la rubrique)
Auteure: Claudia Daniel, FiBL
Colza Bourgeon avec médaille allemande
(07.03.2013) «L'huile de colza ne lasse pas, et elle développe toute sa fine saveur de chou et de noisette avec des mets froids ou des légumes doucement étuvés. L'huile de colza suisse est une des rares huiles alimentaires avec autant d'acides gras insaturés dans une proportion aussi sainement équilibrée pour notre corps», affirment les spécialistes de la coopérative Biofarm qui connaissent bien cette huile de grande valeur. Et qui viennent de recevoir une distinction.
Les produits agricoles suisses ont fait parler d'eux lors de la «semaine verte» de Berlin. Et plus précisément les huiles de colza suisses, qui sont revenues au pays avec des médailles de la Société Allemande pour l'Étude des Corps Gras (DGF). Elles ont été primées pour leur goût excellent. Des distinctions ont été attribuées à 24 huiles de colza dont 3 suisses. En plus de l'huile de colza Bourgeon de la coopérative Biofarm de Kleindietwil BE, deux huiles conventionnelles ont reçu une médaille de la DGF. Hans-Georg Kessler, product manager oléagineux à Biofarm, explique: «Cette médaille est pour nous la confirmation que nous avons choisi la bonne voie puisque non seulement la culture biologique du colza est bonne pour l'environnement, elle fournit en plus une huile délicieuse, un produit fin de haute valeur sanitaire.» (Source: Bio Suisse Info Nouvelles, Février 2013)
Pour en savoir plus sur ce produit (site internet de Biofarm)
Le colza bio: risque et opportunité
(06.08.2012) La récolte du colza bio est terminée dans maintes régions. On peut constater que l’année 2011/12 n’était pas une année à colza facile. Le mois de septembre doux a favorisé un développement rapide des plantes qui ont par endroits été atteintes d’altises. Ensuite, le colza a subit, là où il n’y avait pas une couche de neige suffisamment épaisse, les dégâts des forts gels de cet hiver. La pression des méligèthes a été moins forte qu’en d’autres années, par contre les dégâts dus au charançon de la tige ont été plus nombreux. Et au final, c’est encore la grêle qui s’est chargée de réduire la récolte sur certaines parcelles.
Cultiver du colza bio est et reste un défi. Il s’est avéré que sur les sites à forte pression de méligèthes et de charançons la production est risquée, tout comme sur des sols superficiels ou sur des exploitations disposant de peu d’engrais de ferme. Si les facteurs essentiels sont pris en compte et que les conditions météorologiques jouent le jeu, les chances de réussir sont bonnes. Cette année également, certaines exploitations montrent par de bons rendements que le colza bio peut être rentable. En plus, le colza constitue un élément important dans la rotation et enrichi le paysage agricole. L’huile de colza bio suisse est un produit naturel sain et recherché. Avec l’augmentation du prix à Fr. 220.-/dt pour cette année (Fr. 145.- pour le colza en reconversion) Biofarm reflète la forte demande.
Variétés pour le semis 2012 (récolte 2013)
Pour le semis 2012 les variétés «Vision» (en qualité bio) et «Sammy» (en qualité conventionnelle non-traitée) sont recommandées et disponibles. La variété principale ‘Vision’ a été déterminée sur la base des bons résultats réalisés sur plusieurs années dans les essais variétaux d’Agroscope Reckenholz, de Biofarm et de la vulgarisation jurassienne. Pour les semences en qualité conventionnelle non-traitée, une dérogation est nécessaire auprès du service des semences au FiBL.
Résultats des essais de colza bio 2011-2012 de la Fédération rurale interjurassienne (FRI) (Site internet de la FRI)
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Colza Bio (toute la rubrique)
Colza bio: informations pour la saison 2011-2012
Les 10 et 11 août 2011 ont eu lieu deux séances de travail sur le colza bio. Voici quelques informations pratiques données lors de ces réunions.
Prix au producteur et marché
Le prix actuel (2011) est de 200 francs par décitonne. La coopérative Biofarm va chercher les moyens d’augmenter ce prix de 20 francs, afin de garantir une rentabilité minimale de cette culture, étant donné que les rendements moyens se situent à seulement environ 16 décitonnes par hectare. La Biofarm, la recherche, la vulgarisation et les producteurs vont bien sûr continuer de développer les moyens d’augmenter le rendement moyen à au minimum 20 décitonnes par hectare.
Pour le colza de reconversion, le prix actuel (2011) est de 135 francs par décitonne. Les producteurs et les conseillers bio souhaitent aussi que le prix du colza de reconversion soit augmenté. Biofarm a pris connaissance de cet avis et y réfléchit.
Côté marché, la demande d’huile de colza bio reste élevée et constante. La commercialisation est principalement réalisée par Coop qui est intéressé à acheter du colza bio suisse. Biofarm vend une partie de l’huile de colza directement via les magasins bios. L’objectif 2012 est d’augmenter les surfaces de la plante oléagineuse à 200 ha.
Variétés
Il n’existe pas encore des variétés idéales pour la production bio. Par exemple, des variétés peu gourmandes en azote font défaut. Les chercheurs ont l’intention de s’atteler à ce problème. Mais il faudra quelques années avant que les variétés recherchées soient mises sur le marché. En attendant, il n’y a pas d’autres possibilités que de choisir, parmi les variétés usuelles, sélectionnées pour l’agriculture conventionnelle intensive, celles qui conviennent le mieux à l’agriculture bio. Le tableau ci-dessous (rédigé par la Biofarm) résume la disponibilité des semences des variétés à semer en août ou septembre 2011 pour la récolte 2012.
Les variétés mi-précoces et précoces à la floraison sont intéressantes pour la prévention des dégâts de méligèthes.
Tableau des variétés (257.5 KB)
Le succès du colza se joue déjà en automne
Le colza doit être mis en place tôt, sur un sol propre et non compacté. Il doit démarrer rapidement et être bien nourri en azote déjà en automne. Un apport d’engrais de ferme avant le semis, voire un apport supplémentaire de lisier environ un mois après le semis, feront l’affaire. Avec les variétés actuelles, cet approvisionnement en azote est une des clés principales du succès du colza bio. Au printemps également, l’engrais azoté doit agir avant la floraison, l’apport doit donc se faire le plus tôt possible. En bio, le facteur principal qui limite le rendement est principalement le manque d’azote et non pas les méligèthes.
Contrats de production
Les producteurs sont priés de renvoyer leurs contrats signés à la Biofarm d’ici fin septembre 2012.
Auteurs: FiBL et Biofarm, 19.08.2011
Rétrospective 2011
La récolte de colza est terminée pratiquement partout. le printemps chaud a favorisé la minéralisation précoce de l'azote, et les vols de méligèthes furent en général tardifs. En conséquence, les rendements de colza furent légèrement supérieurs à ceux de 2010. Par contre, la sécheresse persistante de mai et juin a défavorisé les cultures peu vigoureuses et envahies par des adventices. Peu avant la récolte, des orages et de la grêle firent localement de gros dégâts.
Variétés et rendements en 2011
En 2010-2011, la variété Aviso fut semée sur 78 hectares dont 90 % furent maintenus jusqu'à la récolte; de son côté, la variété Robust occupa 77 hectares dont 84 % arrivèrent jusqu'à la récolte. Le rendement moyen d'Aviso s'éleva à 16 décitonnes par hectare et celui de Robust atteint 15 décitonnes par hectare.
Semis 2011
Pour les semis 2011, de la semence bio des variétés Robust et Vision seront à disposition. De la semence conventionnelle non traitée d'Aviso pourra être utilisée après l'obtention d'une autorisation exceptionnelle auprès du FiBL. La variété Vision manifeste un développement printanier et une floraison très précoces; elle est donc intéressante dans les régions à forte pression de méligèthes pour remplacer la variété Robust, qui fleurit plus tardivement.
Autoreures: Claudia Daniel (FiBL) et Stefanie Bergmann (Biofarm)
Rétrospective 2010 et conseils pour 2011
La récolte 2010 de colza bio a rendu en moyenne 15 dt/ha, c’est un petit peu plus que l’année précédente (13 dt/ha). Par contre il y a eu moins de champs de colza qui ont été broyés au printemps 2010 à cause des méligèthes ou d’autres problèmes, c’est réjouissant. Ces dernières années, la maîtrise des adventices et de la fumure a fait des progrès. Du point de vue de la météo et de la pression des ravageurs, chaque année est différente et pose aux producteurs des défis différents et pas toujours faciles à maîtriser. La Biofarm, le FiBL et les conseillers bio cantonaux remercient les producteurs qui ont fourni les données sur leurs cultures de colza et ont ainsi contribué à mieux identifier les problèmes principaux auxquels il faut s’atteler.
Les colzas bio pour la récolte 2011 sont déjà semés. Si les plantes manquent de vigueur à la levée, il est conseillé d’apporter du lisier avant la fin de septembre. A la sortie de l’hiver, apportez une fumure très tôt, à savoir à fin février ou début mars, tout en respectant les conditions d’épandage pour le lisier. Les engrais organiques du commerce peuvent déjà être épandus en février. Mettre le 1er apport de fumure à fin mars ne sert à plus rien !
De nombreux champs ont été semés avec la variété Aviso, qui est plus précoce que Robust et qui échappera probablement mieux au méligèthe que Robust. Des informations supplémentaires sur le méligèthes seront données en janvier 2011, spécialement en ce qui concerne les possibilités de traitement du méligèthe avec la poudre de roche.
Pour en savoir plus
Lettre de la Biofarm aux producteurs de colza bio, 31.08.2010 (94.9 KB)
Colza bio (toute la rubrique)
Semis de colza de l'été 2010: la variété Aviso est intéressante
(28.07.2010) Pour diminuer les risques des méligèthes dans les régions à forte pression de méligèthes, la Biofarm a réservé une quantité limitée de semence de la variété AVISO, dont la floraison est précoce. Pour avoir la possibilité de semer cette semence, qui est conventionnelle et non traitée, une autorisation exceptionnelle est exigée. Les producteurs ayant besoin d’une telle autorisation peuvent contacter la Biofarm, qui se chargera d'obtenir l'autorisation pour tous les producteurs concernés.
Renseignements (en allemand):
Stefanie Bergmann
Biofarm
062 957 80 50
E-Mail
D'autres informations importantes destinées aux producteurs se trouvent dans la lettre du 22.07.2010.
Recommandations pour le semis 2009
(18.08.2009) Ces recommandations font référence à l’enquête colza 2008-2009 à laquelle environ 40 producteurs ont participé, et sur les résultats des essais de l’année écoulée. Pour l’année à venir, il est particulièrement important de renforcer la fumure d’automne dans des parcelles ayant peu de réserves en azote utilisable.
Semis: Sur la plupart des parcelles, le colza a été semé entre le 22 et le 28 août 2008. Ce semis précoce, accompagné de conditions optimales pour les faux-semis et pour la préparation du lit de semences, a fait ses preuves. La plus grande partie des cultures de colza entra dans l’hiver avec des plantes vigoureuses et des racines bien développées. Jusqu’à aujourd’hui, aucune expérience négative n’a été faite avec des plantes trop vigoureuses à l’entrée de l’hiver.
Technique de semis: Si l’interligne est large (45 ou 50 cm), il est vivement conseillé de procéder à un semis avec un semoir monograines plutôt qu’avec un semoir à céréales: le développement des plantes est meilleur. Le semis à la volée, après lequel aucun sarclage n’est prévu, n’est pas recommandé pour les „débutants en colza bio“, dans les sols lourds ou envahis de mauvaises herbes.
Variétés: Semis des variétés Robust (semence bio disponible) ou Aviso (semence conventionnelle non traitée, seulement avec autorisation du service des semences du FiBL). Aviso fleurit quelques jours plus tôt que Robust.
Levée: Un lit de semence fin et bien rappuyé, ainsi que le passage du rouleau après le semis, ont conduit à une levée rapide et ont prévenu des dégâts notables dus aux limaces. Toutefois, si des granulés antilimaces bio (Ferramol) doivent être utilisés, pensez à le faire au plus tard deux semaines après la levée.
Fumure: Si possible, placer le colza au début de la rotation. Sur un colza après céréales ou si le colza n’arrive qu’en 3ème ou 4ème année après la rompue, il faut, en plus d’un apport de fumier lors de la préparation du sol, amener du lisier en automne. Cela influence très positivement le rendement.
Etat des plantes à l’entrée de l’hiver: Les plantes de colza doivent être très développées déjà en automne. Le choix de la parcelle, une préparation soigneuse du sol et un semis précoce (autour du 20 août) sont décisifs. La peur que le colza souffre excessivement de la couverture neigeuse hivernale est injustifiée.
Méligèthe: Les essais ont montré qu’après un traitement avec de la poudre de roche ou des produits contenant de la poudre de roche, le nombre de méligèthes est plus faible, la floraison est plus intensive et le nombre de siliques est supérieur; toutefois, ces traitements n’ont pour l’instant induit aucun rendement supérieur à celui des parcelles non traitées. Quelques agriculteurs ont toutefois fait des expériences positives avec la poudre de roche (épandue sous forme de poudre ou diluée dans l’eau).
Ce n’est pas le méligèthe du colza qui est le facteur limitant pour le rendement du colza, mais les capacités des plantes de colza de compenser les dégâts du méligèthe sur les boutons floraux des tiges principales. Pour garantir une bonne faculté de compensation, un semis précoce et soigné ainsi qu’une fumure abondante sont importants. En 2008-2009, il est réjouissant que quelques parcelles que des producteurs avaient envisagé de broyer n’aient en fin de compte pas été broyées. Les producteurs concernés ont contacté leur conseiller et observé les parcelles avec eux, puis décidé ensemble de ne pas les broyer. Un des agriculteurs concernés a tout de même récolté 19 kg/are de colza.
Prise en charge de la récolte 2010: Pour le moment, la coopérative Biofarm ne peut pas encore couvrir la demande d’huile de colza de production biologique suisse. La surface à atteindre à long terme est de 250 ha. Pour la récolte 2010, 200 ha devraient être cultivés. Le prix aux producteurs reste stable, il est à 200.- Fr/dt. En plus, la Biofarm peut indemniser des distances élevées de transport jusqu’au prochain centre collecteur (supérieures à 25 km ) à raison de Fr. 3.-/km (aller et retour). La Biofarm prend également du colza de reconversion en charge. Le prix aux producteurs est d’au moins 10.- Fr /dt plus élevé que le prix de IP-Suisse (95.- Fr/dt en 2009).
Personnes-ressources:
Questions générales:
Maurice Clerc (FiBL) tél. 021 619 44 75, mobile 076 444 25 28
Dégâts d’altises et de limaces; application technique de poudre de roche sur les altises et les méligèthes:
Hansueli Dierauer (FiBL) tél. 062 865 72 65 ou Maurice Clerc (FiBL) tél. 021 619 44 75
Essais de sous-semis pour concurrencer les adventices et fixer le N:
Hans Ramseier (HES Zollikofen) tél. 031 910 21 89
Conseils lors de l’utilisation de poudre de roche contre le méligèthe:
Clay Humphrys (ART) tél. 044 377 72 38 ou Maurice Clerc (FiBL) tél. 021 619 44 75
Inscription pour cultiver du colza (site Biofarm, pdf, allemand)
La culture biologique du colza rencontre de nouveau beaucoup de difficultés cette année
(18.05.2009) La culture biologique du colza aura de nouvel été difficile cette année : le long hiver assez froid puis la brusque augmentation des températures suivie d’une sécheresse précoce sont responsables d’une mauvaise disponibilité des éléments nutritifs. On a donc vu dans beaucoup d’endroits de forts symptômes de flétrissement des bourgeons. La forte augmentation des températures a aussi provoqué une brusque et forte immigration des ravageurs dans les champs de colza : alors que dans la région du Fricktal on ne trouvait toujours pas de méligèthes sur les plantes de colza le 2 avril, on comptait quelquefois jusqu’à 10 méligèthes par plante l’après-midi du 3 avril. Vu que les méligèthes sont capables de distinguer très exactement les stades phénologiques du colza lorsqu’ils envahissent les cultures, la forte attaque du début s’est le plus souvent concentrée sur les champs PI parce qu’ils étaient plus développés que les champs bio qui, surtout ceux de la variété Robust à floraison tardive, ont donc été au début épargné par l’invasion des méligèthes. Un autre ravageur est également apparu en masse : le charançon de la tige. Ce coléoptère hiverne dans le sol des champs de colza de l’année précédente, qu’il quitte au printemps pour envahir les nouvelles cultures. Des dégâts importants sont surtout observés dans les parcelles limitrophes. Les premières fleurs étant alors ouvertes dans la plupart des champs de Robust, ce n’est que plus tard qu’on pourra savoir comment les plantes relèveront ces nombreux défis (flétrissement des bourgeons, méligèthes, charançon de la tige) et pourront compenser les dégâts.
Claudia Daniel, FiBL
Biofarm cherche de nouveaux producteurs pour les semis 2009
(25.02.2009) L’histoire à succès de l’huile de colza bio de Biofarm se poursuit. Sur la base de la forte demande de colza biologique suisse, Biofarm cherche de nouveaux producteurs pour les semis 2009. Objectif pour la saison 2009/2010 : 200 hectares. L’aventure commencée en 2000 avec 5 hectares concernait déjà 140 hectares en 2008.
Les expériences faites jusqu’à présent montre que le colza peut fournir des rendements réjouissants en bio s’il est cultivé dans des sols fertiles qui libèrent bien les éléments nutritifs, si les mauvaises herbes sont bien maitrisées, et surtout si les engrais de ferme sont épandus au bon moment. Les sites ouverts et venteux ainsi que des plantes de colza robustes contribuent à la prévention des problèmes de méligèthes.
La commercialisation de l’huile de colza biologique labellisée Bourgeon passe exclusivement par la coopérative Biofarm, qui reprend le colza rassemblé par 6 centres collecteurs répartis dans toute la Suisse et la Principauté du Lichtenstein.
Les personnes qui s’intéressent à la culture biologique du colza peuvent participer aux visites de cultures organisées dans les différentes régions de notre pays par les services de conseils en agriculture biologique. Les dates sont régulièrement publiées dans le bio actualités et sur www.bioactualites.ch.
Les producteurs Bourgeon intéressés sont priés de s’adresser à la coopérative Biofarm, 4936 Kleindietwil, en demandant soit Franziska Schärer, tél. 062 957 80 53, soit Niklaus Steiner, tél. 062 957 80 52.
Inscription pour cultiver du colza (en allemand) (Site internet de Biofarm, PDF, 16 KB)
Exigences de qualité pour le colza bio (Site internet de Biofarm, PDF, 23 KB)
L’huile de colza biologique suisse labellisée Bourgeon a été primée pour la deuxième fois à Berlin
(23.01.2009) C’est la deuxième fois que les cultivateurs suisses de colza biologique et la coopérative Biofarm obtiennent la médaille de l’huile de colza décernée par la Deutsche Gesellschaft für Fettwissenschaften (DGF) lors de l’Internationale Grüne Woche de Berlin. Cette médaille récompense les gros efforts consentis par Biofarm et les producteurs bio pour produire une huile de colza biologique de haute qualité. Avant que l’huile de colza bio pressée à froid de Biofarm atterrisse sur les rayons des magasins bio, des magasins diététiques et des drogueries, tous les processus agricoles et de transformation sont strictement contrôlés. Et la fraîcheur est de mise : l’huile est pressée chaque mois en fonction de la demande.
Les dégustateurs jugent les huiles de colza soumises par les fournisseurs et les producteurs selon leur parfum et leur goût. Pour être très bonne, l’huile de colza doit avoir un parfum et un goût de chou et de noisette. Globalement, la qualité des huiles de colza est en constante amélioration. Sur les 31 huiles de colza pressées à froid produites en Allemagne et en Suisse, le Jury en a distingué 22 en leur attribuant la médaille de la DGF. Parmi les huiles suisses qui ont obtenu cette distinction, on trouve aussi deux huiles saint-galloises et une huile thurgovienne. Cette médaille tant convoitée est toujours décernée conjointement par la Deutsche Gesellschaft für Fettwissenschaften (DGF, Société Allemande pour l'Étude des Corps Gras) et l’Union zur Förderung von Öl- und Proteinpflanzen (UFOP, Union pour la promotion des oléagineux et des protéagineux).
L’huile Biofarm faite avec le colza des cultures biologiques suisses certifiées Bourgeon est pressée régulièrement à froid dans une huilerie artisanale. Cette transformation douce permet de conserver intacts les arômes, les couleurs et les substances végétales secondaires lors de la fabrication de l’huile. L’huile de colza pressée à froid est optimale pour la cuisine froide
Biofarm
La première multiplication suisse de semences biologiques de colza
(15.09.2008) C’est sous la conduite de Biofarm que des semences biologiques de colza sont multipliées pour la première fois en Suisse. En plus des semences commerciales, dont l’ensemble des récoltes qu’elles permettent de produire est transformé en huile de colza biologique pressée à froid, deux producteurs bio ont semé des semences de base de la variété Robust. La récolte sera utilisée pour la multiplication des semences.
Biofarm a donné le coup d’envoi de la multiplication des semences de colza bio en Suisse pour être sûre de pouvoir produire des semences non contaminées par des transgènes (OGM). Ce point peut être garanti parce que le moratoire suisse sur les OGM est valable jusqu’en 2010 et qu’il y a de bonnes perspectives de prolongation. Biofarm privilégie la multiplication des semences de variétés adaptées aux conditions locales qui produisent une huile fine et de grande qualité en pression à froid.
Après le lancement de ce projet par Biofarm, le semencier KWS travaille en étroite collaboration avec la coopérative semencière de Düdingen et les deux agriculteurs bio susmentionnés. Leur collaboration est réglée par un contrat. KWS fournit la semence de base, et la coopérative semencière suit et contrôle l’ensemble du processus depuis le semis jusqu’à la récolte. Elle organise aussi le séchage et le nettoyage. Après la récolte, la station de recherches Agroscope Reckenholz-Tänikon (ART) vérifie la faculté germinative, la pureté variétale et la présence d’éventuelles maladies transmises par les semences. Il ne reste plus qu’à espérer que les conditions météorologiques resteront bonnes jusqu’à la récolte de juillet 2009.
Récolte moyenne en 2008 et importantes pertes de surfaces
(04.09.2008) Les surfaces cultivées ont heureusement pu être augmentées de 50 % entre 2006 et 2007, mais les défis posés aux agriculteurs par cette culture délicate se sont avérés particulièrement importants dès le semis : à cause des abondantes pluies du mois d’août 2007, le colza a été semé tard à bien des endroits. Il y eut ensuite un automne assez froid qui a contribué notamment à une mauvaise levée et à un développement insuffisant avant l’hiver. En Suisse allemande, les plantes de colza étaient selon les observations trop faibles pour bien supporter l’hiver dans 30 % des cultures. La Suisse romande a bénéficié de meilleures conditions, de beaucoup de soleil et de journées plus chaudes à la fin de l’été et pendant l’automne. Rien d’étonnant donc à ce que le rendement moyen général ait été en 2008 de 16 dt/ha (23 dt/ha en Romandie), donc nettement plus bas que la moyenne de 20 dt/ha en 2007.
En plus des faibles rendements, des surfaces importantes ont été perdues pour des raisons très diverses, d’ailleurs souvent combinées entre elles : 20 % des surface ont dû être labourées à cause d’erreurs techniques agricoles et 47 % à cause des ravageurs d’automne. Les causes des deux tiers des pertes de surfaces remontent donc à l’automne, ce qui montre bien que la conduite automnale de la culture revêt une importance capitale.
Franziska Schärer, Biofarm
Les chiffres de la culture biologique du colza en Suisse
Année | 2005/2006 | 2006/2007 | 2007/2008 | 2008/2009 |
Surface semée(ha) | 102 | 106 | 162 | Objectif: 200 |
Surface récoltée (ha) | 74 | 97 | 98 | |
Surfaces perdues (%) | 27 | 8 | 39 | |
Récolte suisse totale (t) | 117 | 190 | 159 | |
Prix à la production (Fr./dt) | 120 | 160 1) | 160 | 200 |
1) Après déduction des 5 francs pour le fonds pour le conseil et la recherche |
2008 : Lueur d’espoir après une année difficile pour le colza
(05.08.2008) Après l’excellente année 2007 pour le colza, 2008 a été marquée par la pluie. Le temps froid et humide qui avait régné pendant le développement des hampes florales a fortement réduit l’absorption des éléments nutritifs, ce qui a causé l’apparition de symptômes de carences importants dans de nombreuses régions. Il y a aussi eu de très nombreux charançons de la tige dans beaucoup de régions. Ces deux facteurs ont nuit au développement des plantes.
Le temps froid est pluvieux a par contre été défavorable aux méligèthes. Dans de nombreuses régions en effet, les méligèthe n’ont migré en masse vers les nouvelles cultures de colza qu’en mai quand les températures ont augmenté, et la floraison était déjà trop avancée pour que les dégâts soient très importants. Dans certaines régions cependant, p. ex. dans le Fricktal, les premiers méligèthes étaient apparus dans les cultures dès les quelques jours chauds du mois de février, ce qui avait provoqué des dégâts importants.
Un essai du FiBL a montré dans ces champs que la poudre de roche peut être efficace : plusieurs épandages de 500 kg/ha de poudre de roche pendant le développement des bourgeons ont provoqué une nette diminution de l’activité des coléoptères, et peu de bourgeons ont été détruits. Les parcelles traitées de cette manière ont eu une floraison visiblement plus belle, et les plantes traitées ont ensuite porté 52 % de siliques en plus.
Claudia Daniel, FiBL