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Les recommandations pour les semis des cultures associées à l’automne 2015

Les premières appréciations concernant la féverole-triticale comme alternative possible à la féverole-avoine sont présentées. Les cultures associées font des progrès mais il reste encore des questions ouvertes.

L’association féverole-avoine est très appréciée par beaucoup d’agriculteurs. En comparaison de la culture pure de féverole, elle peut apporter une certaine sécurité si la féverole a mal levé, n’a pas bien passé l’hiver ou est lacunaire pour une autre raison. Elle garantit une meilleure concurrence face aux adventices ; en conséquence, il est parfois possible de renoncer entièrement à un désherbage mécanique. Mais certains acheteurs ne veulent momentanément plus d’avoine fourragère bio. Il en existe encore des stocks importants datant de 2014. Voilà pourquoi s’est posée la question du remplacement de l’avoine par le triticale. Pour cette raison, le FiBL a mis en place deux essais pratiques en automne 2014 (voir tableau).

Essais de féverole d’automne
Dans les deux essais, toutes les associations ont bien hiverné. Au printemps 2015, les associations de féverole-triticale étaient aussi propres que celles avec l’avoine. Le triticale a mûri pratiquement en même temps que la féverole. Les rendements effectifs de féverole ont été satisfaisants dans les associations avec le triticale. Il n’est bien sûr pas possible de formuler des recommandations générales seulement à partir de ces deux essais. Mais la poursuite d’essais pratiques sur des surfaces limitées avec la féverole-triticale est fortement souhaitée.

Le triticale est un peu plus difficile à battre que l’avoine. Il faut donc d’autant plus accorder d’attention à un réglage de la moissonneuse-batteuse qui évite la formation de grains cassés de féverole.
Il peut arriver que le triticale soit étouffé par la féverole (comme cela fut le cas à Büblikon en 2015) et a donc eu un rendement faible. Cela n’est pas du tout dérangeant du point de vue de l’agriculteur chez qui l’essai a eu lieu, car la fonction principale qu’il attendait du triticale était son effet de couverture en automne et au printemps.

Il faut aussi penser à la rotation culturale. Après une féverole-triticale, le semis de blé n’est pas conseillé, surtout s’il y avait déjà un blé sur la parcelle en question avant la féverole-triticale.

La culture pure de féverole est possible
Il y a beaucoup d’agriculteurs qui réussissent bien la culture pure de féverole, surtout s’ils ont des rotations culturales avec une faible pression d’adventices. A l’heure actuelle, cette culture pure est habituellement conduite comme une céréale, c’est-à-dire semée à un interligne de 12 à 15 cm. Un passage de herse-étrille devrait suffire. Il est possible de renoncer complètement à une fumure. Les densités de semis de la féverole d’automne sont plus faibles que celles de féverole de printemps ; il faudrait éviter de mettre en terre plus de 35 à 40 graines/m2. Il faut que le semis soit régulier et la profondeur de semis suffisante, à savoir 5 à 7 cm. Or ce ne sont pas tous les semoirs qui permettent de semer à une telle profondeur.

Essai avec pois d’automne
A Büblikon, des rendements de l’association pois protéagineux-orge de 47 à 50 dt par ha avec différentes variétés ont été atteints. En raison de la sécheresse, le pois protéagineux s’est peu développé et l’avoine a pris le dessus. Voilà pourquoi le pourcentage de pois protéagineux dans le grain récolté a oscillé entre seulement 14 % et 32 %. Or en-dessous de 30 %, il n’est pas possible de bénéficier de la contribution pour les protéagineux de 1000 francs par ha selon la PA 2014-2017.
Comme durant les années précédentes, les associations de pois fourrager (comme EFB 33 ou Arkta) et de triticale ont fourni de faibles rendements et n’ont pas convaincu à Büblikon.

Choix des variétés
Pour la féverole d’automne, la variété Olan a fait ses preuves et est actuellement la variété standard. La variété Nordica est assez proche d’Olan. Ce n’est pas forcément le cas avec Hiverna, qui a été irrégulière, voire qui tendait à la verse durant les essais des années précédentes.
Pour les pois protéagineux, les variétés Isard et Enduro sont celles que l’on trouve le plus fréquemment dans le commerce. Elles sont associées à de l’orge à deux rangs. Par contre la variété Dove, qui a une masse foliaire beaucoup plus importante, est associée  à de l’orge à 6 rangs.  HD/MC

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Résultats des essais de cultures associées (semis automne 2014, récolte été 2015)

  Rendements à Vandoeuvres GE dt/ha
 
Rendements à Büblikon AG dt/ha
 
  Féverole Céréale Total Féverole Céréale Total
Féverole Nordica 80% +
Triticale Bedretto 40%
24,8 14,1 38,9      
Féverole Organdi 80% +
Triticale Bedretto 40%
26,6 14,1 40,7      
Féverole Diva 80% +
Triticale Bedretto 40%
14,9 22,5 37,4      
Féverole Olan 80% +
Triticale Bedretto 40%
27,4 13,2 40,6 41,9 5,9 47,8
Féverole Olan 80% +
Avoine Wiland 40%
22,8 27 49,8 22,6 23,2 45,8
Culture pure
Féverole Olan 100%
      33,4    
Culture pure
Féverole Nordica 100%
      30,5    

Explication concernant les densités de semis: dans les cultures associées, la féverole a été semée à 80 % de la densité de semis en culture pure et la céréale à 40 % de la densité de semis en culture pure.

 

Dernière mise à jour de cette page: 27.08.2015

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