Des arbres dans la vigne depuis plus de 40 ans

Rüttimann avait rapporté l’idée de la viforesterie d’Italie où vigne, légumes et arbres fruitiers poussent les uns à côté des autres sur de petites parcelles, ce qui améliore le microclimat ainsi que la diversité des produits des surfaces. Le vignoble de Villigen n’est également pas très grand, mais diversifié: Il y a dans les zones marginales des arbres fruitiers, des noyers, des chênes et même des conifères.

Toute la famille Rüttimann est impliquée dans ces cultures et y apporte ses idées. Elle travaille en conventionnel mais s’intéresse à de nombreuses approches de l’agriculture biologique. Les Rüttimann utilisent leur hectare comme champ d’expérimentation, par exemple pour l’effeuillage de la vigne avec des moutons ou, justement, pour la combinaison de la vigne avec des arbres et des buissons.

Répartition des arbres
Les arbres se trouvent surtout dans les bords de la surface. Selon Rüttimann, c’est économiquement intéressant et permet par exemple de maîtriser la taille des arbres et la diminution de rendement due à l’ombragement de la vigne.

Sur ces surfaces marginales, la famille Rüttimann combine les arbres avec d’autres mesures écologiques comme des tas de pierres ou de bois de manière à ce que le tout puisse être entretenu le plus simplement possible.

Tenir compte de la concurrence
D’après les expériences de Nik Rüttimann, la vigne a de la peine à pousser si elle est plantée à côté d’arbres existants. Il est plus simple d’ajouter les arbres après-coup. Rüttimann préfère les arbres aux buissons par ce que sinon il peut vite y avoir trop d’ombre.

Rüttimann dit que la croissance de la vigne sous les arbres est bonne, mais que le rendement est un peu plus bas et que les raisins qui mûrissent à l’ombre ont un peu plus d’acidité. Vu que tout le raisin de la vigne est vinifié ensemble, ce mélange peut, surtout les années chaudes, équilibrer le moût vers moins d’acidité.

Pour l’entretien, Rüttimann travaille avec une scie à manche télescopique et trouve que c’est faisable aussi des les fortes pentes. Il taille les arbres chaque année: cela favorise le rendement des arbres fruitiers et permet d’enlever le bois mort et de réguler la croissance des chênes et des noyers.

Cépages résistants aux maladies fongiques
Suivant les années, les couronnes des arbres peuvent influencer positivement ou négativement la vigne: Les années humides, l’ombre supplémentaire favorises les problèmes de maladies fongiques, mais elle influence positivement le régime hydrique quand les années sont sèches.

Selon son expérience, le mieux est de planter près des arbres des cépages résistants (piwis). Ils poussent mieux que d’autres dans la zone des arbres, et Rüttimann peut ne pas les traiter et ménager ainsi les fruits et les arbres. Pour les arbres fruitiers, il choisit aussi des variétés résistantes.

Focalisation sur le sol
Rüttimann trouve que la fertilité du sol est un facteur essentiel en viticulture. Il souligne l’influence positive des arbres sur l’humidité du sol et la formation d’humus. Vu qu’après la fauche ou un sarclage précoce il laisse l’herbe dans les rangées de vigne, cela favorise encore plus l’humidité du sol. La même chose est valable pour le pâturage tardif avec des moutons, car leur piétinement de la végétation crée un tapis protecteur.

La visite montre que les arbres plantés dans les zones marginales peuvent beaucoup contribuer à la diversité du paysage viticole, et, surtout les années sèches, favoriser un bon microclimat.

Simona Moosmann, FiBL