Viret Christophe, 1124 Gollion VD

Chiffres-clés de ma ferme

Ma rotation des cultures

Cette rotation évolue d’année en année. Le schéma approximatif actuel que je souhaite mettre en œuvre se présente ainsi :

Engrais verts

Après le 1er blé et l’avoine, je sème un engrais vert non hivernant pouvant contenir par exemple de la vesce, du trèfle de Perse, du trèfle d’Alexandrie, du tournesol, de la phacélia, du radis chinois, du nyger. Par contre je renonce au sarrasin comme engrais vert étant donné que je le cultive comme culture principale.
Après le pois-orge, je sème d’abord un engrais vert non hivernant. En octobre, j’implante par semis direct un couvert hivernant, composé de triticale, avoine, pois et féverole. Pour cela je dispose depuis peu d’un semoir Semeato (voir texte et photos plus bas). Au printemps, je récolte ce couvert pour mes animaux, ou bien je le passe au rouleau croskill si je n’en ai pas besoin pour l’affouragement. Puis je sème la culture suivante sans travail du sol.
L’impact social des engrais verts est énorme : les promeneurs posent des questions et s’enthousiasment pour la beauté de ces cultures.

Ce que je pense du travail réduit du sol

Dans ma situation concrète, je pense que je peux effectuer surtout des semis directs et renoncer la plupart du temps au travail réduit du sol.
En effet, je suis dans une situation favorable dans la mesure où j’ai peu de rumex, aucun chiendent, très peu de vulpin ou d’agrostide. Les chardons, j’en ai quelques-uns mais ils ne me font pas peur. Mais je ne suis en bio que depuis une année, on verra comment cela va évoluer.
Je ne suis pas intéressé au semis direct sous forme de strip-till, car ce mini-travail du sol dans la fente de semis risque de mettre en germination les mauvaises herbes.
Je veux contribuer à développer le semis direct sans glyphosate.

Mes pratiques et mes objectifs

Je « démonte » mes vieilles prairies temporaires sur un à deux ans. En automne avant le 1er blé de la rotation, je scalpe la prairie avec mon Ecomulch (voir texte et photos plus bas). Puis je sème des variétés de blé à paille très haute. Après la moisson, je sème l’engrais vert en semis direct dans les chaumes ou pailles de blé. Mais si la parcelle est trop sale, je la scalpe préalablement à l'Ecomulch. En 2ème année viendra l’avoine, qui étouffera les dernières repousses de prairie temporaire s’il y en a encore.
Je vais tenter de mettre en agroforesterie toute la terre assolée dont je suis propriétaire. Je pense commencer en 2013. Quoi de tel pour fixer du carbone dans le sol, contribuer à limiter le réchauffement climatique et mettre de la biodiversité dans les champs ! J’envisage de planter des essences à haute valeur, telles que l’orme, le noyer forestier, le merisier, le châtaigner. Les rangées d’arbre seront à 15 mètres les unes des autres.
Je ne suis pas intéressé à utiliser le rouleau faca que l’on trouve actuellement dans nos régions, car il coupe les plantes en bouts de 40 cm de longueur. Dans ma situation je roule mes engrais verts avec un rouleau crosskill. Je pourrais envisager d’utiliser un rouleau faca qui ne coupe pas les plantes mais se contente de casser et coucher les tiges.

Je travaille avec les machines suivantes :

Travail du sol : Ecomulch (voir photos et texte plus bas)
Roulage des engrais verts : rouleau crosskill
Semis : semoir pour semis direct Semeato TDNG 300 M (voir texte et photos plus bas)

Essais effectués en 2012

Démontage d’une prairie temporaire avec l'Ecomulch utilisé à différentes dates avant la mise en place du blé.
Semis précoces d’anciennes variétés de blé : à mi-août à 40 kg/ha, à mi-septembre à 50 kg/ha, à fin octobre à 80 kg/ha. Dans les semis précoces, le blé commence à monter déjà en automne. Il est alors roulé. Le blé est constitué d’un mélange de 200 anciennes variétés à paille très haute. Il y a aussi un peu d’engrain et de blé dur qui est semé. En 2012, le mélange des 200 variétés de blé m’a fourni 42 dt/ha de grain sans aucun engrais.
Semis d’une association pois-orge en automne 2012 dans un engrais vert par semis direct. Un témoin avec travail réduit du sol (effectué à l'Ecomulch) a été mis en place (voir photo). Le témoin permettra de voir si la culture pousse mieux en semis direct ou en travail réduit du sol. Le pois-orge en semis direct et en conditions bio, c’est nouveau pour la région : le témoin « travail réduit du sol » est un moyen simple d’apprécier si le semis direct est plus ou moins concluant que le travail réduit du sol. On tirera les conclusions au printemps 2013.

Essais prévus dès 2013

(07.11.2012) L'Ecomulch

A l’arrière, le rotor secoue les plantes et provoque un dessèchement optimal.
Les trois grandes lames scalpent le sol et coupent la capillarité.
Pourquoi trois grandes lames et non pas par exemple 15 petites pattes d’oie comme on les trouve sur les déchaumeuses classiques? Voici deux avantages parmi d’autres : le bâti de la machine est plus simple et donc moins cher ; il y a moins de zones mal scalpées à la limite entre les lames.
Devant les lames, il y a une roue qui règle la profondeur et qui transmet le poids de la machine au sol. Le réglage en profondeur est donc plus facile qu’avec une déchaumeuse à pattes d’oie classique ; et il y a moins de lissage potentiel du sol qu’avec une déchaumeuse classique.

Le réglage de la profondeur de semis se fait avec le disque et son sabot.
Il est possible de mettre 230 kg de pression par disque.
La ligne de semis est rappuyée latéralement par le rouleau plombeur.
Il est possible de mettre deux trémies de semis sur le semoir.
Ce semoir permet de semer sans problème dans un engrais vert de 2 mètres de haut