Vue d’ensemble des méthodes de sélection
Il existe de nombreuses méthodes différentes de sélection animale. D’une manière générale, on fait la distinction entre 1. l’élevage en race pure et 2. la sélection par croisement.
Élevage en race pure
L’élevage en race pure signifie qu’on sélectionne au sein d’une race et que tous les animaux avec lesquels on travaille sont inscrits dans le herd-book de la même race.
Élevage de races
L’avantage de l’élevage de races est que la sécurité de la transmission héréditaire est très bonne ; on sait à peu près à quoi va ressembler la prochaine génération si on effectue correctement les accouplements. Les animaux sont très légèrement apparentés (parents éloignés). Les descendants peuvent généralement être utilisés pour l’élevage : on sélectionne pour cela à chaque fois les meilleurs d’entre eux et on s’approche ainsi progressivement de son propre but d’élevage. Ce dernier ne devrait toutefois pas s’éloigner trop fortement de celui de l’organisation regroupant l’ensemble de la race, sinon il est difficile de progresser.
Élevage de lignée
L’élevage de lignée est une forme particulière d’élevage en race pure : certaines lignées d’une race, qui possèdent exactement les qualités que l’on souhaite, sont accouplées et les descendants sont à nouveau accouplés avec ces lignées. Les animaux ne doivent toutefois pas être directement, mais légèrement apparentés (par exemple des cousins). Cela signifie que l’on crée une légère consanguinité afin d’augmenter la sécurité de la transmission héréditaire chez les animaux aux caractères très recherchés. On ne devrait pas accoupler des animaux apparentés si leurs caractères ne sont pas tous satisfaisants, car la sécurité de la transmission héréditaire augmente aussi pour les caractères non souhaités.
Sélection par croisement
La sélection par croisement signifie que l’on croise deux ou plusieurs races. La sécurité de la transmission héréditaire des descendants de ces croisements n’est pas bonne : si on les croise à nouveau entre eux, on ne sait pas ce qui va en ressortir. Avec un peu de chance, on obtient aussi de bons animaux ; une certaine habileté et une sélection très sévère permettent ainsi de sélectionner de nouveaux types. Le grand avantage de la sélection par croisement est l’effet d’hétérosis dans la première génération de descendants après le croisement (F1). L’effet d’hétérosis signifie que les facteurs héréditaires des jeunes animaux n’ont pas la même origine (ils ne sont pas du tout apparentés) et qu’ils sont généralement meilleurs que la moyenne de leurs parents pour de nombreux caractères liés aux performances et au fitness. Cet effet ne se manifeste plus dans la génération suivante (F2), même si on réalise de nouveaux croisements. C’est aussi la raison pour laquelle on sélectionne des hybrides (hybride = croisement ; ce terme désigne aujourd’hui généralement les animaux ou les plantes issus d’un croisement entre deux lignées consanguines). Il existe divers types de croisements :
Croisements industriels
On croise deux races (ou des animaux déjà croisés de différentes races) entre elles, puis on utilise les descendants de ce croisement pour la production de lait ou de viande. On ne poursuit toutefois plus l’élevage avec ces sujets. On réalise sans cesse de nouveaux croisements, afin d’obtenir toujours de nouveaux animaux croisés pour la production (« l’industrie »).
Croisements d’absorption ou d’amélioration
On croise la race que l’on possède déjà avec une race qui correspond mieux à nos objectifs. On répète le même croisement avec les descendants de ce croisement pour faire augmenter la proportion de sang de la race souhaitée. Avec ce procédé, on supplante la race initiale (par exemple, en Suisse, la vache fribourgeoise a été croisée dans les années 1970 avec la race Holstein noire (HF) provenant des États-Unis jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vache fribourgeoise de race pure. Cela s’est passé si vite que l’ancienne race fribourgeoise s’est éteinte.)
Croisements par rotation
On croise deux races, puis on croise les descendants avec une nouvelle race, puis leurs descendants avec encore une nouvelle race. À la génération suivante, on peut à nouveau croiser une des races initiales, et ainsi de suite. L’objectif est d’exploiter l’effet d’hétérosis dans chaque génération tout en pouvant utiliser les descendants de ces croisements pour poursuivre la sélection. Cette méthode est très souvent utilisée dans l’élevage de bovins à viande.