Les exigences relatives à la protection des sols et à la rotation des cultures s’appliquant aux exploitations biologiques reposent sur trois critères essentiels: les intervalles entre les cultures, la couverture du sol en hiver et la part de surfaces herbagères dans l’assolement. Une fiche technique du FiBL présente la manière dont les fermes bio ayant peu ou pas de bétail peuvent, elles aussi, satisfaire aux dites exigences.
Pour obtenir des plantes saines et productives, une fertilité optimale du sol est indispensable. Par ses multiples fonctions et activités, le sol est en outre très étroitement lié au cycle de l'eau et de l'air. L'état du sol et le maintien de sa fertilité sont donc d'une importance capitale pour l'agriculture biologique.
Dans son cahier des charges, Bio Suisse ne définit que des exigences minimales en matière de protection des sols et de rotation des cultures. Cette marge de manœuvre est accordée dans la mesure où il est dans l'intérêt des productrices et producteurs de respecter les directives. L'Office fédéral de l'agriculture considère les directives de Bio Suisse comme équivalentes aux exigences visées aux articles 16 et 17 de l'ordonnance sur les paiements directs portant respectivement sur l'assolement régulier et la protection appropriée du sol. Ces articles s'appliquent également aux fermes Demeter ainsi qu'aux exploitations gérées selon les dispositions de l'ordonnance sur l'agriculture biologique.
Importance de la rotation des cultures
La planification de l'assolement revêt une importance centrale en agriculture biologique. Qu'il s'agisse de protection phytosanitaire, de nutrition des plantes ou de régulation des adventices, la réussite passe par une rotation optimale des cultures. Les éventuelles conséquences négatives du non-respect des bonnes pratiques d'agriculture biologique généralement admises touchent en premier lieu la ferme bio elle-même.
Voilà pourquoi Bio Suisse mise délibérément sur la responsabilité individuelle et ne fixe que des exigences minimales en matière de rotation des cultures. Les productrices et producteurs bio peuvent et devraient utiliser leur marge de manœuvre dans un cadre raisonnable. Les chef*fes d'exploitation peuvent ainsi tenir dûment compte des considérations relatives aux attentes du marché.
Part minimale de surfaces herbagères
Selon les directives de Bio Suisse, les exploitations doivent respecter une part minimale de surfaces herbagères dans l'assolement. Il s'agit de permettre aux fermes sans bétail d'atteindre un taux minimal d'auto-approvisionnement en azote, de maintenir la teneur en humus et d'assouplir la rotation des cultures. Pour ce faire, les exploitant·es peuvent mettre en place des engrais verts, des sous-semis et des cultures dérobées.
La rotation des cultures doit être assez diversifiée et équilibrée pour conserver ou augmenter la fertilité du sol et garantir la récolte de produits sains à long terme. Elle doit réduire au minimum la lixiviation d'éléments nutritifs dans les eaux souterraines et de surface ainsi que les risques d'érosion. Au moins une partie des besoins en azote doivent être couverts par les cultures de légumineuses dans la rotation. La diversification et l'équilibre de la rotation des cultures devraient aussi contribuer à la protection phytosanitaire préventive et à la promotion de la biodiversité.
Fiche technique explique le cahier des charges de Bio Suisse
La fiche technique du FiBL «Protection du sol et rotation des cultures» explique les directives concernant la couverture végétale du sol, les intervalles entre les cultures et la part de surface herbagère. Elle aborde également les principes de rotation des cultures pour les grandes cultures, les cultures maraîchères et les plantes aromatiques.
Pour en savoir plus
Fiche technique Protection des sols et rotation des cultures (FiBL Shop)
Sol (rubrique Cultures)