Les antibiotiques sont utilisés pour favoriser la santé des vaches et répondre aux normes sévères de qualité du lait, mais ils sont coûteux et des pathogènes résistants peuvent se développer chez les animaux et les humains. Par ailleurs, il est urgent d’améliorer la base fourragère des ruminants pour pouvoir réduire l’apport de compléments.
La Fondation Rurale Interjurassienne (FRI) et l'Institut de recherche de l'agriculture biologique FiBL ont mené un projet de 2013 à 2016 dans le double but de réduire l’emploi d’antibiotiques et d’augmenter l’autonomie alimentaire en production laitière, tout en maintenant une bonne santé des mamelles et en réduisant les coûts. La diminution des antibiotiques et des concentrés ne devait détériorer ni la qualité du lait, ni la santé et la productivité des vaches. L’étude a été menée sur un réseau de 20 exploitations laitières du Jura et du Jura bernois, qui ont bénéficié d’un suivi de troupeau et de formations spécifiques. Le nombre de traitements antibiotiques a pu être réduit de 33 % en moyenne, entre l’année précédant le début du projet et la 2ème année de suivi. Les indicateurs de qualité du lait et de santé des mamelles ont très légèrement baissé durant la même période, mais les coûts liés ont pu être réduits de 29 pourcents. L’autonomie alimentaire a été améliorée avec une augmentation de l’efficacité des concentrés (g d’aliment par kg de lait) de 22 pourcents. Ces résultats sont très encourageants pour les éleveuses et éleveurs intéressés par ce type de stratégies.
Article (375.4 KB) (paru dans la «Recherche Agronomique Suissse» 8 (11-12): 438-445, 2017)