Projet de recherche sur la composition des groupes – FairPig
(05.10.2015) Le FiBL a lancé en été 2012 un projet sur le thème de la composition des groupes dans l’engraissement des verrats. Un essai étudie la question de savoir si les verrats doivent être engraissés séparément des femelles ou si un engraissement mixte serait possible et judicieux. Une des hypothèses est que séparer les mâles des femelles pourrait influencer positivement la formation de l’odeur de la viande. Le potentiel d’agressivité pourrait parc contre être plus élevé dans les groupes constitués uniquement de verrats que lorsque les femelles, plus calmes, restent avec eux.
L’essai compare trois groupes entre eux:
- Un groupe composé de mâles et de femelles;
- Un groupe où il n’y a que des mâles;
- Un groupe de contrôle composé de castrats et de femelles.
Pendant l’engraissement, chaque animal est examiné cinq fois pour vérifier s’il présente des blessures et/ou des boiteries. Chaque box est en outre surveillé cinq fois pendant douze heures à l’aide d’une caméra. Ces enregistrements permettent d’évaluer le comportement des groupes et de chaque animal. En fin de course, les verrats dont la viande sent mauvais sont identifiés à l’abattoir, qui vérifie aussi si des femelles sont portantes.
Sur le projet (en allemand; projets du FiBL)
Engraissement des verrats: dès maintenant du sperme de verrats transmettant très peu d’odeur est disponible
Le centre de recherches Suisag met désormais en vente en Suisse du sperme de verrats transmettant génétiquement peu d’odeur. Dans le cadre d’un projet récemment achevé, une épreuve de performance pour les verrats d’élevage a été introduite à ce sujet. Cette épreuve est mûre pour la pratique.
Dans le cadre de ce projet, des biopsies du lard dorsal ont été effectuées, afin de récolter des données pour les analyses génétiques. Puis la viande de verrats avec un risque minime ou élevé d’odeur de verrat a été testée. Cela permit de confirmer que certains verrats ont un risque plus faible de transmettre génétiquement l’odeur de verrat. Les verrats spécialement adaptés à l’engraissement sont désignés par EV (engraissement verrat).
Le projet a été conduit par Suisag en collaboration avec l’Université de Zürich, la station de recherches Agroscope, la Haute école d’agronomie de Zollikofen (HAFL) et la Coop.
(LID).
Maya Graf, Conseillère nationale et paysanne bio
(04.07.2012) «L’engraissement des verrats est la méthode la plus naturelle et la plus respectueuse des animaux. Les jeunes animaux mâles conservent leur intégrité corporelle et ne doivent être ni castrés, ni vaccinés, ni anesthésiés ni recevoir des injections. C’est pourquoi je m’investis au niveau national pour que l’engraissement des verrats soit encouragé officiellement. La Suisse a déjà une loi sur la protection des animaux très stricte et en est fière. Dans le domaine de l’engraissement des verrats, nous devons cependant faire attention à ne pas nous retrouver à la traîne par rapport aux pays de l’UE. Je suis convaincue que, des producteurs aux commerçants en passant par les transformateurs, tous les acteurs du marché du porc pourront tirer bénéfice d’une telle reconversion si on introduit les mesures d’accompagnement nécessaires.»
Cäsar Bürgi, Engraisseur de verrats
(04.07.2012) «Notre but est de tenir compte de la globalité. Saisir la chance de pouvoir rendre superflues des interventions douloureuses ou des substances anesthésiantes pour mettre sur le marché un produit naturel. Nous sommes sur la voie sans avoir d’objectif prédéfini. Nous pensons que la découpe et la commercialisation spécifiques des carcasses de verrats recèlent un potentiel assez important pour permettre à ce type d’élevage porcin de s’établir.»
Urban Gschwend, Engraisseur de verrats
(04.07.2012) «La viande de verrat est une viande de haute valeur qui n’a rien à envier à la viande de porc habituelle. Son goût est à la fois prononcé et délicat. Le grand avantage de l’engraissement des verrats est le respect des animaux. On devrait communiquer plus activement les avantages de l’engraissement des verrats pour que la question soit largement reprise par les médias.»
Markus Arbenz, FiBL
(04.07.2012) «La castration est une très grosse intervention dans la vie d’un animal, une mutilation qui l’empêche d’avoir une vie conforme à son espèce et à son sexe. L’agriculture biologique est aussi respect de la dignité animale. Nous devons donc tout mettre en œuvre pour trouver une solution praticable pour que nos méthodes d’élevage puissent se passer de la castration. La voie qui nous y mènera passera forcément par la détection de l’odeur de verrat (mot-clé: nez électronique) et par la réorganisation de l’engraissement. On sait déjà que les porcs s’en trouveront mieux et nous paieront sous forme d’amélioration de la robustesse et des taux d’accroissement.»
Fin de la castration des porcelets dans l’UE à partir de 2018
La castration des porcelets doit appartenir au passé dans l’Union Européenne (UE) dans sept ans. Cela signifie qu’il faudra tout miser sur l’engraissement des verrats. À titre d’étape intermédiaire, l’utilisation d’analgésiques sera obligatoire à partir de 2012. C’est ce qu’annonce le département «Sécurité Alimentaire» de la Commission Européenne.
Les fédérations et interprofessions de l’agriculture et de l’agroalimentaire de l’UE, dont la COPA-COGECA (European farmers and European agri-cooperatives, c.-à-d. «La voix unie des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’Union européenne»), mais aussi des experts scientifiques de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique, France), ont cosigné en décembre 2010 une déclaration où ils s’engagent à ne plus castrer aucun porcelet à partir du 01.01.2018.
Cette date butoir est néanmoins assortie de conditions qui se rapportent essentiellement au problème de l’«odeur de verrat» (la viande de certains verrats est désagréable ou même impossible à manger parce qu’elle dégage une forte odeur qualifiée de «sexuelle» ou parfois «d’urine»). L’entrée en vigueur de l’interdiction de la castration dépendra donc de la mise au point pour les abattoirs de méthodes rapides de détection de cette odeur dans les morceaux de viande problématiques.
Pour le Bourgeon, l’engraissement des verrats n’est pas une vision mais un but !
Le Comité de Bio Suisse veut ancrer l’engraissement des verrats dans le Cahier des charges. La décision devrait être prise lors de l’Assemblée des délégués du printemps 2009. Bio Suisse n’interdira aucune méthode de castration autorisée par la loi tant que l’engraissement des verrats n’est pas vraiment au point, mais la castration sans anesthésie sera aussi interdite pour les fermes Bourgeon dès le 01.01.2010.
Le Comité pose l’engraissement des verrats comme objectif pour les porcheries bio. L’Assemblée des délégués du printemps 2009 devrait décider le calendrier de la reconversion des porcheries Bourgeon à l’engraissement des verrats et celui du lancement de la commercialisation de la viande de verrat bio.
Les producteurs de porcelets Bourgeon bénéficieront eux aussi du délai transitoire fixé au 01.01.2010 pour la castration sans anesthésie. Bio Suisse ne va donc pour le moment pas interdire des méthodes de castration autorisées par la loi (protection des animaux et Ordonnance bio). La petitesse des élevages de porcelets bio et la complexité des avantages et des inconvénients des méthodes alternatives ont été déterminantes pour cette décision.
Donc, si l’Ordonnance fédérale sur l’agriculture biologique (Ordonnance bio, OBio) devait l’autoriser, les fermes Bourgeon pourraient elles aussi castrer leurs porcelets par «vaccination» (immunocastration), mais cette méthode n’étant actuellement pas prévue dans l’OBio, elle est interdite. Jusqu’à maintenant, tant les grands distributeurs que les marchands de bétail se sont montrés plutôt critiques à l’égard de l’immunocastration.
La branche carnée, les grands distributeurs et les organisations de consommateurs veulent accorder leurs violons sur ce sujet le 20 juin 2008. Nous vous tiendrons informés ici même!