Alors que quelques vignes présentent une flore particulièrement diversifiée, beaucoup sont pauvres en espèces et témoignent d’un entretien intensif (mulchage fréquent et bas). Le résultat: ray-grass, pissenlit et pâturin des prés dominent les peuplements. Dans le but de restaurer la diversité floristique de ces vignes, le FiBL, Agroscope et OH Semences travaillent au développement d’un mélange pour bandes fleuries dans les interlignes des vignes. Ces bandes ne doivent pas seulement fournir du nectar et du pollen pour les auxiliaires, mais aussi améliorer la qualité du sol et moins concurrencer les vignes que l’enherbement spontané. Après quatre années d’essais, le premier mélange sera proposé à la vente cet hiver.
Une bonne préparation est essentielle
Préparer un lit de semis propre est indispensable si on veut réussir le semis. Le sol doit être travaillé six à huit semaines avant avec une bêcheuse ou un chisel puis ensuite être hersé superficiellement deux fois (cure anti-adventices) afin de détruire la végétation d’origine. Le semis s’effectue au printemps entre mi-avril et début mai sur des sols secs et chauds, dans l’idéal avec un semoir combiné Krummenacher ou à la main. Incorporer les graines très superficiellement (0,5 cm) et raffermir le lit de semis avec un rouleau cultipacker. Le peuplement sera dominé la première année par les espèces annuelles qui lèvent rapidement comme la moutarde et le radis oléifère, dont le rôle est de réserver la place pour les espèces pluriannuelles. Il peut s’avérer nécessaire de procéder à une, deux ou trois coupes de nettoyage si la surface est fortement infestée de mauvaises herbes ou si la végétation est trop haute ou trop dense. Il ne faut pas faire ces coupes en fauchant trop bas (env. 8 cm) afin de ne pas détruire les jeunes plantes. Pendant l’année du semis, il est impérativement recommandé de diminuer le nombre de passages de machines et de maintenir la végétation sous le rang assez basse pour diminuer la pression des limaces.
Ne pas laisser traîner des déchets de taille
Il ne faudrait plus laisser de déchets de taille dans les interlignes à partir de la deuxième année. Les bandes fleuries peuvent être fauchées entre une et trois fois par année selon leur vigueur. Le mieux est de mulcher une fois au printemps vers la mi-avril avant la formation des bourgeons et d’attendre jusqu’à la fin de la pleine floraison pour la prochaine coupe. La fauche alternée d’une interligne sur deux offre des possibilités de refuge pour les insectes. Si on mulche les bandes fleuries, l’idéal est de le faire tôt le matin ou en soirée afin de ménager le plus possible les insectes.
Texte: Véronique Chevillat, FiBL
Informations supplémentaires
www.agri-biodiv.ch (site web externe)
Réussite du projet des bandes fleuries, Communiqué de presse de l’Union suisse des paysans du 11 octobre 2021 (site web externe)
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