A l’arrivée du printemps, quel plaisir de voir les vaches se prélasser au pâturage après une longue période d’affouragement à l’étable ! Sur le plan technique, il faut veiller à ce que cette période de mise à l’herbe se fasse en douceur.
Des changements trop abrupts du régime alimentaire peuvent gravement perturber le système digestif des ruminants et provoquer des maladies. Durant les deux premières semaines de la mise à l’herbe, il faut affourager aux vaches du foin de bonne qualité et bien structuré avant de les laisser sortir au pâturage. Ce foin empêche que les vaches absorbent trop rapidement de trop grandes quantités de jeune herbe; de cette manière, les animaux ruminent et digèrent bien.
Acidoses, météorisation et autres maladies
La première herbe du printemps est très riche en sucre et n’a pratiquement pas de fibres lui conférant une certaine structure. Elle peut provoquer en très peu de temps une baisse du pH dans la panse et provoquer de l’acidose. Cette maladie peut entraîner une baisse de la teneur en matière grasse du lait, un appétit irrégulier, une consistance des bouses qui devient très changeante, des problèmes d’onglons, des abcès du foie et des perturbations et lésions dans la panse. Ces symptômes peuvent être renforcés par l’affouragement d’aliments concentrés. A cette saison de l’année, les animaux peuvent également souffrir de météorisation (ou gonflement par accumulation anormale de méthane dans la panse). L’affouragement de foin bien structuré pendant la période de mise à l’herbe sert également à prévenir la météorisation. Enfin, il ne faut pas oublier d’affourager des sels minéraux; à cette période de l’année, il faudra renforcer la proportion de magnésium.
Christophe Notz