Comme l’a montré l’étude «pro-Q» du FiBL, l’alpage est en soi un facteur de risque pour la santé des mamelles. Il faut donc tout mettre en œuvre pour que seules des vaches ayant des mamelles saines montent à l’alpage.
Cette tradition séculaire dans l’agriculture alpine permet aux fermes de plaine de récolter davantage de fourrage et de ne plus traire pendant quelque temps.
Lorsque les vaches et le jeune bétail sont à l’alpage, toute la main-d’œuvre de la ferme de plaine peut se consacrer aux foins et à d’autres tâches. C’est en réalité une belle période pour les hommes et les bêtes, mais, comme nous l’avons prouvé dans notre étude «pro-Q», l’alpage est un facteur de risque pour la santé des mamelles. Les causes sont évidentes: des vaches de plusieurs fermes sont rassemblées, elles doivent s’habituer à un nouveau personnel de traite et à une nouvelle technique de traite, et la recherche de fourrage est souvent plus pénible que dans la ferme de plaine.
Un autre facteur de risque important est la mise à l’alpage de vaches avec des mammites. Ces vaches représentent un important risque d’infection pour les autres vaches dont les mamelles sont saines. Il ne faudrait donc pas alper des vaches qui ont des mammites. Mais que faire? Tous les avantages de la mise à l’alpage pour la ferme de plaine sont réduits à néant s’il faut malgré tout traire chaque jour les deux ou trois vaches restées à la ferme pour cause de mammites.
Traiter à temps les mamelles malades
Une solution serait de traiter assez tôt les vaches, ce qui leur permettrait de monter à l’alpage avec des mamelles saines. Un échantillon de lait devrait être prélevé de chaque vache avec un grand nombre de cellules dans le lait afin de pouvoir cibler la bonne thérapie. Un échantillon de lait peut aussi être analysé après le traitement pour s’assurer de la réussite du traitement.
Garder les vaches malades comme vaches nourrices
Une autre alternative serait l’utilisation des vaches restées à la ferme de base comme vaches nourrices pour des veaux. Il y aurait tout de même plus de travail que si les vaches étaient à l’alpage car l’allaitement devrait être bien surveillé au moins au début. Et l’allaitement des veaux, qui peut fort bien se passer au pâturage, permet d’avoir en automne des veaux bien engraissés, et cela à une période où la viande de veau est plutôt rare. Les paysans qui pratiquent l’élevage avec vaches mères ou nourrices rapportent que les mamelles de plusieurs vaches se sont guéries grâce à la tétée d’un veau. Christophe Notz
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