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«Le marché des pondeuses est en pleine transformation»

Nouvelle  | 

À l’occasion des journées « Poules pondeuses » organisées par le FiBL, les 22 et 29 janvier prochains à Frick à Lausanne, Adrian Schlageter, en charge des projets stratégiques chez Bio Suisse, partage son sentiment quant à la mise en place du projet « Tous les poussins vivent ».

Les poules à deux fins sont un élément central de l'abandon de la mise à mort des poussins. Voici une impression d'un voyage de presse de Bio Suisse l'année dernière. Photo : Jakob Ineichen

Ces prochains jours se dérouleront les journées FiBL "poules pondeuses". Le thème qui prédomine ces rencontres est bien évidemment l'abandon de l'abattage des poussins au sein de la branche. À une année de cet événement marquant, Adrian Schlageter nous livre quelques informations quant à l'état d'avancement du projet « Tous les poussins vivent » et partage ses réflexions quant aux conséquences pour les marchés.

Dans exactement un an aura lieu l'un des plus grands changements réglementaires de l'histoire avicole helvétique. Les éleveurs bio Bourgeon suisses et la filière en général sont-ils préparés à cette évolution majeure ?

Adrian Schlageter: Il ne fait aucun doute que la décision prise par l'Assemblée des délégués en novembre 2021 - à savoir que tous les poussins bio mâles issus de la production d’œuf devront être élevés dès 2026 - aura des conséquences importantes et sollicitera fortement l'ensemble de la filière avicole bio. C'est tout un marché qui se transforme, et la mise en place de cet ambitieux projet suit son cours.

Du côté des organisations d'élevage et des metteurs en marché des œufs bio, une augmentation progressive du nombre de mâles élevés est actuellement en cours, en accord avec leurs acheteurs. Ainsi, à la fin de l’année 2024, plus de la moitié des coqs bio étaient déjà élevés et commercialisés. Les coûts de cet élevage sont répercutés sur les consommateurs par le biais d'une augmentation du prix des œufs. Et malgré cette hausse des prix, la demande d'œufs bio a légèrement augmenté en 2024 et le marché demeure bien équilibré.

Sur le terrain, comment les producteurs doivent-ils aborder ce profond bouleversement ?

Toutes les questions ne sont pas encore résolues. Et les producteurs, s’ils ne sont pas encore concernés par ce changement, le seront tous, tôt ou tard. En effet, dès 2026 au plus tard, les poulettes coûteront plus cher, même pour ceux qui travaillent en direct. Par ailleurs, on ne fera plus éclore de poules hybrides blanc, et enfin, les rotations prolongées seront de plus en plus fréquentes. Toutes ces nouvelles conditions (intérêt sur le capital des animaux, durée de ponte, la valeur de risque et coûts de travail augmentés) sont d’ores et déjà répercutées sur le prix indicatif des œufs.

Que recommandez-vous aux acteurs de la branche?

Il est important de s'informer suffisamment tôt, que ce soit auprès de l'organisation d'élevage dans le cas des éleveurs de poulettes, ou auprès de l'entreprise de commercialisation des œufs pour les détenteurs de poules pondeuses. À noter que Bio Suisse met à disposition des informations ainsi que du matériel publicitaire pour soutenir la communication avec les consommateurs (voir ci-dessous).

Faut-il s'attendre à une baisse de l'offre d'ici au 1er janvier 2026 en raison de la diminution du nombre d'élevages ou du départ massif d'un groupe de producteurs du label ?

Il n'est pas facile de répondre à cette question. La demande évolue actuellement favorablement, ce qui crée de bonnes conditions pour la rentabilité de la production d'œufs. Il ne faut donc pas s'attendre à un recul de l'offre.

Mais parmi les producteurs, il y a et il y a eu dès le début des voix très critiques, et celles-ci ne sont pas prêtes de s’éteindre. Néanmoins, il est bon de rappeler que les décisions concernant l'abandon de la mise à mort des poussins ont été prises démocratiquement par les agriculteurs et agricultrices, au sein des organes de la fédération.

Bio Suisse et la filière avicole bio se sont engagées dans une nouvelle voie, où tout n'est pas encore défini clairement. Il faudra faire son expérience et s’adapter si besoin. Les acteurs branche disposent en outre d'une marge de manœuvre entrepreneuriale pour la mise en œuvre de ces nouvelles règles, dans le cadre défini. Cela vaut également pour les producteurs, qui prennent des décisions en fonction des conditions spécifiques à leur entreprise.

Le succès de ce projet pionnier et unique au monde dépend de l'acceptation par les consommateurs d'une nouveauté sur le marché. Les acheteurs en bout de chaîne suivront-ils ?

Personne ne possède de boule de cristal. La viande de frère coq trouve déjà preneur, dans le commerce de détail, via les produits charcutiers notamment. Dans la vente directe, elle peut aussi être vendue entière ou découpée en morceaux. Ce dernier point nécessite beaucoup d'information et de communicatoin, mais il existe des exemples qui nous prouvent que c’est possible.

Comme déjà dit, la demande en œufs est actuellement à la hausse. Et ce, alors que leur prix a déjà augmenté. Pour que cette dynamique subsiste, Bio Suisse a lancé en automne 2024 une offensive de communication sous l'emblème "Coq comme poule ». Une nouvelle vague de communication suivra pour les fêtes de Pâques. La pression en matière de communication sera maintenue à un niveau élevé au-delà de 2025.

En Europe, notamment en France, le marché des œufs bio a été l'un des plus touchés par la crise des produits bio et s'est effondré ces deux dernières années (baisse massive des stocks) - faut-il craindre un tel phénomène en Suisse ?

La Suisse n'est pas une île. Et pourtant, nous avons vu que les marchés de notre pays se sont redressés après le choc des prix. Après les soubresauts liés au Covid puis à l'inflation, le marché des œufs bio a également été en difficultés en Suisse. Les mesures de réduction de la production, soutenues par tous les acteurs de la filière œufs bio, ont cependant pu être levées en 2024, sur l'ensemble du territoire.

Propos recueillis par Claire Berbain

Pour en savoir plus

Participer à la journée poules pondeuses (Rubrique Agenda)
Site web «Coq comme poule» (bio-suisse.ch) 
Marché des oeufs (Rubrique marché)
 

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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