La compensation des émissions de CO2 de l’agriculture est depuis longtemps en discussion mais concrètement il ne se passe pas grand-chose. Cela provient d’une part d’une saine prudence et d’autre part d’une certaine indolence des institutions concernées.
«Saine prudence» parce que les compensations des émissions de CO2 sont difficiles à réaliser dans l’agriculture. Il s’agit surtout de petits projets qui coûtent relativement cher. Les incertitudes au sujet des réductions des quantités sont grandes et elles sont difficiles à mesurer. La Fondation KliK pour la protection du climat et la compensation du CO2 a certes conçu des programmes, mais aucun n’est en cours de réalisation.
«Indolence» parce que, à part l’évaluation prudente des compensations, il ne se passe pas grand-chose. L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a présenté une première Stratégie Climat pour l’agriculture avec des objectifs concrets en 2011 déjà. Et la Fondation Klik a déjà fait savoir en 2013 qu’elle avait immédiatement besoin de projets pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés jusqu’en 2020. Une grande quantité d’informations a depuis lors été mise à disposition des productrices et producteurs intéressés (AgroCleanTech, FiBL, Bio Suisse, IP-Suisse), et il y a des exemples pionniers de mise en œuvre (un exemple souvent cité: les climatculteurs du Flaachtal), mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui concerne les mesures concrètes.
D’autres concrétisations se dessinent cependant à l’horizon, par exemple chez IP-Suisse, qui veut rendre les exploitations de ses membres plus respectueuses du climat, mais ça pourrait bouger davantage. Ça ne doit pas obligatoirement être des compensations des émissions de CO2, mais une profession de foi nettement plus claire et des incitations très concrètes de diverses institutions comme l’OFAG pour davantage de protection du climat et d’adaptation à ses changements seraient très importantes. La Stratégie Climat doit être suivie par des étapes concrètes, par exemple par une stratégie cohérente pour la diminution des surplus d’azote. Et il faut une locomotive officielle, peu importe que ce soit l’OFAG ou AgroCleanTech. Les pionniers peuvent faire bouger beaucoup de choses, mais ils ont besoin d’être soutenus. Adrian Müller, Matthias Meier et Andreas Gattinger
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Climat (rubrique Durabilité)
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