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FarmBioNet – Une ferme irlandaise inspirante en matière de biodiversité

Nouvelle  | 

Dans le projet FarmBioNet, une équipe internationale veut identifier, évaluer et promouvoir des mesures efficaces pour favoriser la biodiversité sur les exploitations agricoles par le biais de réseaux nationaux. Lors du lancement du projet, les organisations participantes issues de 13 pays, parmi elles le FiBL Suisse, le FiBL Allemagne et la centrale de vulgarisation agricole suisse Agridea, se sont rencontrées à Dublin. Lors d’une excursion, un agriculteur irlandais a présenté des mesures innovantes pour favoriser la biodiversité, offrant ainsi une source d’inspiration pratique.

L'équipe du projet provient de 13 pays et comprend 19 organisations.Photo : FSH, Ena Stefanovic

Kim McCall plante des haies et des rangées d’arbres un peu partout sur son domaine agricole. Photo: FiBL, Simona Moosmann

L’exploitation irlandaise possède une ruine sur ses terres. Photo: FiBL, Simona Moosmann

Saorla Kavanagh, de l’organisation irlandaise Teagasc, expliquant l’importance écologique des zones de sol nu pour les insectes nidifiant au sol. Photo: FiBL, Simona Moosmann

Kim et Mireille McCall aménagent des étangs à divers emplacements de leur exploitation en utilisant le sol argileux local. Photo: FiBL, Simona Moosmann

La branche d’exploitation principale de la ferme de Kim et Mireille McCall est l’élevage de vaches Aubrac. Photo: FiBL, Simona Moosmann

Comment obtenir davantage de biodiversité dans l’agriculture et qu’est-ce qui empêche ou motive des praticiennes et des praticiens à mettre en œuvre des mesures appropriées? Un groupe de travail européen composé d’agricultrices et agriculteurs, de conseillères et conseillers ainsi que de scientifiques a étudié cette question en 2023.

Il en a résulté un projet d’une durée de trois ans, financé par l’UE et dirigé par Teagasc, l’autorité irlandaise chargée du développement agricole et alimentaire. Celui-ci vise à promouvoir le partage de connaissances transfrontalier et à inciter à davantage de biodiversité. Dans le nom du projet «FarmBioNet», le «Bio» désigne la biodiversité; ce projet s’adresse donc à toutes les exploitations agricoles. 

Des exemples pratiques à imiter

Une tâche centrale du projet est la collecte de pratiques favorables à la biodiversité qui fonctionnent bien et dont on peut s’inspirer: on les appelle des exemples «best practice» (bonnes pratiques). 

L’analyse coûts-bénéfices des mesures en faveur de la biodiversité qui est prévue promet aussi d’être intéressante: comment les évaluer sur le plan économique et que peut en attendre une exploitation?  Lors de la réunion de lancement, l’équipe était convaincue que, suivant la mesure, les coûts pourraient être faibles et les effets positifs importants.  

Dans le cadre de la rencontre en février, les participantes et participants ont pu découvrir un premier exemple pratique. Une excursion les a conduits sur l’exploitation de Kim et Mireille McCall, dans la localité irlandaise de Calverstown, à une heure de Dublin. Avec beaucoup d’enthousiasme et l’ouverture typique des irlandais, Kim McCall a présenté ses principaux éléments de biodiversité à l’équipe du projet.

Exploitation irlandaise avec une grande diversité de structures

L’exploitation est elle-même déjà particulière: 84 hectares de surfaces regroupées avec une grande diversité d’espèces de plantes et d’animaux, ainsi que son propre château en ruine. Kim et Mireille McCall élèvent des vaches Aubrac et des moutons des races Rouge de l’Ouest et Beltex cross avec lesquels ils pâturent leurs surfaces.

Les arbres et les plantes ligneuses jouent un grand rôle sur l’exploitation, ce qui est plutôt atypique pour les exploitations irlandaises. Diverses plantations de haies et d’arbres ainsi que la promotion du rajeunissement naturel spontané assurent une diversité de structures exceptionnellement élevée. Elles servent à la biodiversité et à l’entreprise de transformation du bois qui appartient à la famille.

Ne rien faire et observer

Kim McCall favorise la dynamique naturelle. « Tout est dans l’observation », déclare-t-il, convaincu. Les zones de sol nu à l’aspect inhabituel se trouvant sur ses pâturages illustrent bien cela. Elles proviennent initialement de terriers de lapin, explique-t-il. Les animaux qui pâturent ont ensuite étendu la surface en se frottant et en grattant. 

Le résultat est un magnifique habitat pour les insectes terrestres, a ajouté Saorla Kavanagh, coordinatrice du projet FarmBioNet et chercheuse dans le domaine de la biodiversité pour Teagasc. Kim McCall observe ce processus et n’intervient pas. «Ne rien faire est dans la plupart des cas la meilleure chose à faire», a-t-il conclu.

Approche pragmatique

L’approche de l’agriculteur face aux néophytes est aussi pragmatique. L’éventail d’espèces indigènes est limité en Irlande. En raison des changements climatiques, les insectes sont actifs nettement plus tôt. En début d’année, ils ne trouvent souvent pas de nourriture. Quelques espèces ligneuses étrangères à la floraison précoce pourraient aider à passer cette période. «Pourquoi donc les diaboliser?» a demandé Kim McCall à l’assistance.  

Pâture d’hiver sur des surfaces de joncs

Kim McCall a résumé ainsi sa manière de procéder: «Il s’agit d’expérimenter avec des clôtures, des arbres et de l’eau». Cela s’est par exemple produit sur des surfaces dominées par des joncs. À titre d’essai, il a modifié la pâture, une démarche possible sous le climat doux de l’Irlande.

Le bétail ne pâture désormais la surface de joncs qu’en octobre, explique-t-il. Au printemps et en été, ces herbages restent complètement inutilisés. Les graminées et les dicotylédones peuvent ainsi bien se développer et deviennent concurrentielles faces aux joncs. Kim McCall a ainsi pu réduire la population de joncs au profit d’une diversité d’espèces plus élevée.

Diffuser des idées au-delà des frontières

Des approches telles que celles présentées sur l’exploitation de Kim et Mireille McCall seront diffusées dans les pays participants et au-delà des frontières à l’aide des réseaux nationaux. En outre, les réseaux servent à l’échange direct avec les praticiennes et praticiens du projet FarmBioNet. En Suisse et en Allemagne, les réseaux nationaux sont mis en place sous la direction d’Agridea et du FiBL Allemagne.

Des connaissances et des idées peuvent être injectés dans le projet par les réseaux nationaux et inversement. Concrètement, les membres des réseaux peuvent participer à des visites d’exploitations nationales et internationales, à des ateliers ainsi qu’à des partages d’idées. Les réseaux nationaux assurent le lien avec la pratique dans le projet et la prise en compte des conditions-cadres spécifiques à chaque pays. Les résultats du projet seront publiés de manière claire et accessible dans divers médias et diffusés entre autres par les réseaux nationaux.

Simona Moosmann, FiBL 

On recherche des agricultrices et agriculteurs pour le réseau national en Suisse  

On recherche encore des praticiennes et des praticiens pour le réseau national en Suisse. Toute personne active sur une exploitation agricole et s’intéressant au thème de la biodiversité peut participer. Les exploitations avec un mode de production plus intensif et qui rencontrent des problèmes pour mettre en œuvre des mesures favorisant la biodiversité sont aussi les bienvenues. 
En cas d’intérêt en Suisse, vous pouvez contacter Corinne Zurbrügg d’Agridea (e-Mail).

Pour en savoir plus

Projet (FarmBioNet) 
Contenus sur la biodiversité (rubrique Durabilité) 
Plateforme biodiversité Suisse (agrinatur) 

Remarque: ce texte est une nouvelle du jour. Il ne sera pas actualisé ultérieurement.

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