Cette dernière méthode consiste à transporter et à épandre sur la surface à revaloriser le produit de la fauche d’une prairie riche en espèces qui se trouve dans les environs. Ce procédé favorise non seulement la diversité des espèces dans une région, mais aussi sa diversité génétique. Et en plus il y aura dans l’herbe fauchée de nombreux passagers clandestins comme des insectes, des araignées, des mousses etc. qui vont favoriser le renouvellement génétique et le développement des populations correspondantes.
Choisir la prairie donneuse : les caractéristiques pédoclimatiques et la grandeur des prairies donneuses et des prairies receveuses devraient être analogues. Les prairies donneuses devraient comporter le plus grand nombre possible d’espèces mais pas de plantes problématiques.
Préparer la prairie receveuse : avant le transfert du produit de la fauche des prairies donneuses, les prairie receveuses sans espèces indicatrices et les surfaces cultivées doivent être soumises à une intense cure anti-adventices. Les prairies déjà extensives qui comportent des espèces indicatrices qui doivent être préservées sont seulement fauchées très bas puis étrillées superficiellement. Le labourage des prairies extensives annoncées comme telles nécessite une autorisation exceptionnelle du canton.
Quand intervenir : le bon moment pour effectuer le transfert de la fauche est déterminé par la maturité des espèces désirées. Le plus grand nombre possible d’espèces désirées devraient être au stade de la maturité pâteuse. Les graines ont alors déjà atteint leur grandeur finale mais sont encore tendres (pâteuses) et souvent encore de couleur verte, mais elles peuvent déjà être égrenées à la main.
Comment procéder : le déroulement de l’opération dépend essentiellement du parc de machines à disposition et de la distance entre les deux surfaces. La surface donneuse est fauchée tôt le matin pour que les graines collent à l’herbe grâce à la rosée matinale. La fauche doit ensuite être transportée le plus vite possible sur la surface receveuse pour y être déchargée et répandue le plus régulièrement possible. On finit par un passage de rouleau pour tasser le tout. L’herbe reste donc telle quelle sur la prairie receveuse et maintient l’humidité. L’opération devrait être entièrement terminée au cours de la même matinée.
Si vous utilisez cette méthode pour la première fois, cela vaut la peine de se faire conseiller par un spécialiste.
Véronique Chevillat, FiBL
Pour en savoir plus
agri-biodiv (site web agri-biodiv)
Biodiversité (rubrique)